Chronique : Gravenoire Devant la porte des étoiles (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 11 août 2024

Sa note : 13/20

LINE UP

-Nicolas "RMS Hreidmarr" Saint-Morand
(chant)

-Vicomte Vampyr Arkames
(chant)

-Maximilien Brigliadori
(guitare+basse)

-Emmanuel Zuccaro
(claviers+batterie)

TRACKLIST

1) Pavens
2) France de l’ombre
3) Ordo opera cultura
4) Aux chiens
5) Granit
6) Gravenoire

DISCOGRAPHIE

Devant la porte des étoiles (2024)

Gravenoire - Devant la porte des étoiles

(2024) - black metal - Label : Season Of Mist

RMS Hreidmarr, Vicomte Vampyr Arkames (ancien de Seth), ces noms devraient rappeler de chauds souvenirs aux vétérans de la scène black française. Et bien les voilà réunis par Maximilien Brigliadori (membre de Bâ’a, groupe déjà très noir, tout comme Hreidmarr et le batteur en fait) au sein d’une même formation : Gravenoire. Objectif : faire du black metal du passé. Moyens : enregistrement en direct, aucun effet.

Voilà le postulat Gravenoire. Du brut de fonderie, aucun artifice, circuit court, direct du producteur au consommateur. Un peu les chantres du développement durable version true black finalement. Et traditionalistes. Car ce son si grésillant qu’on le croirait en sortie d’ampli, c’est la quintessence des années quatre-vint-dix avant la progression des enregistrements et/ou des moyens à disposition. Les guitares sont délicieusement agressives, stridentes sans écorcher les tympans. Une froideur sombre du cœur de la nuit d’hiver en parfait soutien de riffs simples, mélodiques ou presque romantiques noirs. Devant la porte des étoiles parvient à décocher une flèche nostalgique vibrante, œuvrée avec passion.
Car s’il ne s’agit que d’un EP ne brisant pas la barrière des trente minutes (vingt-cinq en fait), les quatre chansons (+ intro + outro) s’enchaînent telles des lames se brisant sur les falaises de votre cœur. Un petit cœur glacé en manque des congères norvégiennes d’il y a désormais si longtemps. Le palpitant stimulé se croit alors trente ans en arrière sans pour autant oublier ses contemporains, car comment ne pas évoquer Glaciation (grotesquement détourné par Hreidmarr d’ailleurs) ? Le grain des guitares, le chant (très majoritairement porté par Hreidmarr) et même les compositions brutes y font immanquablement penser. Tartinez tout cela de Horna car la scène finlandaise ne paraît jamais bien loin dans ce salmigondis vacillant.

Un EP encourageant, émanation parallèle du quasi-jumeau sur le papier Bâ’a, porteur d’une vigueur passéiste délicieuse tout autant que fatalement limitante, voire militante. Au cœur de cible restreint de l’exercice répond un talent certain pour faire revivre des sons sans sonner hors de propos ou simple copiste.