Chronique : Haliphron Anatomy of Darkness (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 23 août 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Marloes Voskuil
(chant)

-David Gutierrez Rojas
(chœurs+claviers)

-Jeroen Wechgelaer
(guitare)

-Ramon Ploeg
(guitare)

-Jessica Otten
(basse)

-Paul Beltman
(batterie)

TRACKLIST

1) Opus addicere
2) Silent Escape
3) Feasting on Flesh
4) Black Star
5) Buried Truth
6) Double or Nothing
7) Epitome of Perfection
8) Art of the Blade
9) Anatomy of Darkness

DISCOGRAPHIE

Prey (2023)
Anatomy of Darkness (2024)

Haliphron - Anatomy of Darkness

(2024) - death metal black metal symphonique - Label : Listenable Records

À l’heure du jeu des sept différences, Haliphron m’avait enduit d’embarras, à tel point que je les avais qualifiés de « Cradle of Borgir » (ce n’était pas très malin, mais faut avouer que c’est efficace). Problème, moins de deux ans plus tard, leur nom passé dans la litanie des stocks de promo, je n’avais pas percuté que je m’étais déjà occupé de leur sort. Ça avait pas beaucoup imprimé tout ça. Mauvais signe. Chance toutefois ! Ô puissance céleste. Le hasard m'a quand même aiguillé vers cet Anatomy of Darkness. Allez savoir pourquoi/comment.

Cela suffit-il à faire un bon conte ou ne serait-ce qu’une bonne introduction ? Je vous le demande. Cela en dit-il grandement sur les qualités à attendre de cette sortie ? Déjà un peu plus. Car vous savez que Haliphron copie (bon ok… s’inspire) plus ou moins sans vergogne des têtes de pont du black gotho-pouffe (bon ok) sympho des années quatre-vingt-dix (Emperor étant pour l’éternité à part). Au niveau du line-up, à part la disparition de Frank Schilperoort de God Dethroned (une bonne chose pour lui, les deux groupes sortant leurs albums respectifs à peine à un mois et demi d’écart, il aurait dû faire appel à tous ses dons d’ubiquité pour remplir ses deux rôles), tout le monde rempile. C’est donc toujours une horde de mi-connus ayant déjà lustré pas mal de groupes qui se donnent à votre pâture autour du chant de Marloes Voskuil.
Cela a sa micro-importance car jamais vous ne serez en mesure de deviner la présence d’ovaires (on l’espère pour elle) dans son chant. Pour le coup, foin de Dimmu on la rapproche plus clairement de Dani, vous savez, Dani Filth de Cradle of Filth. Modulant ses stridences black avec des poussées plus profondes death, elle assure un boulot ma foi agréable qui a le mérite de porter les compositions. Compositions qui soit dit en passant se sont épaissies depuis Prey. Car si l’on peut toujours parler d’influences, Anatomy of Darkness a désormais beaucoup plus de personnalité. Il ose même se prétendre groupe de black/death sympho à chanteuse sans verser ni dans le lyrisme ni la mélodie à vomir.
Vous serez servis en riffs appuyés, chansons suffisamment diversifiées à même de satisfaire toutes vos envies de non-linéarité (pour peu que vous soyez OK avec la notion de metal extrême symphonique s’entend) et une agressivité lourde qui n’hésite pas à se mêler à un poil de brutalité. Cela s’entend à la fois par les ruades du chant, les coups de fusil de la batterie, le tranchant des riffs que via la production presque grasse, qui n’hésite pas à appuyer sur le côté massif de la chose. Alors non, n’attendez point de tempête d’originalité, pour autant le groupe a réussi à se forger une personnalité au point de rendre sa musique agréable. Oui, je l’ai écrit, agréable. Et même bonne pour tout vous dire, malgré mes réticences initiales bien compréhensibles à apprécier ouvertement du metal à chanteuse et claviers (cela manque de décence), bonne.

De l’extrême symphonique qui sait appuyer dur sans pinailler. De l’extrême à chant féminin qui ne cherche pas à plaire aux filles (et ni aux mecs en mettant en avant des photos aguicheuses). Bref, du metal extrême. Et ça, ouais, ça, ça me plaît.