Chronique : Mörk Gryning Fasornas tid (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 18 octobre 2024

Sa note : 12/20

LINE UP

-Peter "Draakh Kimera" Nagy-Eklöf
(chant+guitare)

-Jonas "Goth Gorgon" Berndt
(chant sur 11+chœurs+basse)

-Johan "Aeon" Larsson
(chœurs+claviers)

-Carl-Gustaf "C-G" Bäckström
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Christian "C." Jönsson Baad
(chant sur 3 et 7)

TRACKLIST

1) Intro
2) The Seer
3) Tornet
4) Fasornas tid
5) Before the Crows Have Their Feast
6) Savage Messiah
7) An Ancient Ancestor of the Automn Moon
8) Black Angel
9) Barren Paths
10) Serpent’s Kiss
11) Det svarta
12) Age of Fire

DISCOGRAPHIE

Hinsides Vrede (2020)
Fasornas tid (2024)

Mörk Gryning - Fasornas tid

(2024) - black metal mélodique - Label : Season Of Mist

Entité fort ancienne si l’on en croit un pedigree remontant à rien moins que 1993, on ne peut pas dire que Mörk Gryning ait laissé une trace à marquer du sceau de l’inoubliable dans le paysage black metal. Si une mise en hibernation de onze années entre 2005 et 2016 peut apporter un début d’explication, cela ne peut suffire à pleinement le justifier. Donc la grave question qui va nous animer est bien : le retour (déjà deux albums) de Mörk Gryning est-il une bonne chose ?

L’intro donne à penser à quelque chose de frais, une descente d’accords sur la guitare sèche fort sympathique, oui effectivement ça sonne bien. D’autant que la bio ose utiliser des termes tels que « refus de suivre les pas des autres » ou « expérimental et progressif » Ce n’est pas rien et dès lors notre esprit s’agite. Mais n’oublions pas pour autant cette parenthèse de onze ans, un groupe vieux de plus de trente ans (si si, le black metal approche l’âge de l’arthrose) et donc ce manque de reconnaissance. Même si bien sûr, évidemment, fallait que ce soit ainsi. Il y a des critiques élogieuses de leur tout premier opus décrit comme une gemme injustement méconnue (faudra d’ailleurs que je tente). Ça reste du grand classique ce coup de la sortie sous les radars d’un groupe devenu légendaire dans les cercles ultra-spécialisés, alors cela ne peut influencer un jugement scrutateur à l’aune des critères de 2024.
Et ben Marduk, Dark Funeral, Dissection ouais, ils l’écrivent, je le confirme. Le côté Dissection provenant de cette tendance à ne pas faire uniquement du blast et introduire quelques effets sur l’acoustique ou les claviers. Mais globalement nous avons à faire à du black brutal mélodique suédois comme on en a connu des pelletées. Ok, du bien fait et bien enregistré certes, cependant dans les chemins battus et rebattus moult et moult fois. À la limite les interventions plus rock/punk comme le début de "Before the Crows Have Their Feast" vient éclairer ce Fasornas tid d’une touche décalée fort bienvenue. D’ailleurs la chanson possède un refrain en chant clair pas piqué des hannetons. C’est très bien venu, apportant aération, diversité pour sortir du chemin par trop classique blast, mélodie, trémolo.
Cela suffit-il pour faire du disque un objet de curiosité ? Non, mais au moins cela le replace sur l’échelle de nos valeurs pour le faire passer de simple attraction du fan acharné du style à possibilité pour n’importe quel amateur d’extrême appréciant ses mélodies froides. L’ouverture des portes a du bon lorsqu’elle est faite avec goût, autant en profiter et le souligner. N’empêche. On aurait fortement dit banco sur une généralisation de telles tentatives de se démarquer du courant dominant. Ou alors est-ce simplement un manque d’inspiration dans les compositions ? Car malgré toute leur tenue, il faut bien reconnaître que le terme « bateau » s’élève rapidement dans notre cerveau. Donc oui, la qualité, au-delà de l’originalité, doit également arriver des chansons, nonobstant leur manque de personnalité.

Difficile d’être franchement méchant avec un album d’un vieux ferrailleur du black, c’est fait avec un certain toucher. Pour autant la mansuétude ne peut se transformer en laisser-passer. La musique proposée tutoie par endroits le bon avec ses accès de marqueurs différenciants, pour autant globalement ça reste du black brutal mélodique suédois en panne de personnalité.