Chronique : Filii Nigrantium Infernalium Pérfida Contracção do Aço (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 27 novembre 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Belathauzer
(chant+guitare)

-João "Cardeal Aborto XIII" Duarte
(guitare)

-Ricardo "Helregni" Campos
(basse)

-Norberto "Aarbron" Arrais
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Hugo "Vulturius" Leal
(chant)

TRACKLIST

1) Beata Fornicanda
2) Holocausto molto vivace ma non troppo
3) Negros Hábitos
4) Cristo.Rei.Animal
5) Pérfida Contracção do Aço
6) Comes Carne
7) Má Criação
8) Vaticanale
9) Chuva Dourada

DISCOGRAPHIE

Pérfida Contracção do Aço (2024)

Filii Nigrantium Infernalium - Pérfida Contracção do Aço

(2024) - heavy metal death metal black metal thrash metal - Label : Osmose

Les groupes qui mettent dans l’embarras sont embarrassants. Du genre : comment qualifier le style pratiqué par Filii Nigrantium Infernalium ? Première approche : black metal. Mais cela ne survit pas à une écoute. Death metal alors. Ok, mais c’est pas vraiment satisfaisant pour expliquer de très nombreux passages. Black death donc. Certes, pourtant que faire des passages les plus lourds? Et du chant ?

Alors on abandonne, merde. Et l’embarras initial s’avère être également source de contentement, car finalement n’est-il pas réjouissant de se faire planter par un groupe lorsqu’on cherche à le catégoriser ? Mettre dans des cases, on adore ça. Et quand ça ne marche pas, c’est encore mieux. Alors ne vous méprenez pas, Filii Nigrantium Infernalium n’est pas un groupe de nawak, encore moins un révolutionnaire de la cause. Filii Nigrantium Infernalium fait du metal extrême, c’est indubitable. L’ambiance est froide, sombre, inquiétante. Parfois violente. Le black, death, thrash, tous autant qu’ils sont ont à un moment ou un autre raison. Remarquez, le plus marrant vient quand "Negros Hábitos" vous plante carrément du Mastodon et du Iron Maiden à la suite.
Ces Portugais, que l’on pourrait croire Brésiliens à l’écoute de la musique pratiquée et du son, font partie des rebelles. De ceux qui n’en font qu’à leur tête. Et qui le font bien. Car il faut se rendre à l’évidence : la bouteille est utilisée avec brio. Mazette, plus de trente cinq années d’existence déjà ! Sauf qu’ils n'ont rien sorti pendant quinze ans. Puis encore dix ans. Au final, voici seulement leur cinquième effort longue durée pour un groupe qu’on qualifiera pourtant aisément de vert et vigoureux avec la folie vengeresse qui est sienne. C’est franchement rigolo de se dire que nous avons à faire à des papys qui font de la résistance tant la fougue sonne juvénile. Mais le style vieux, si si.
L’alliance des deux fait mouche encore une fois grâce à un véritable talent à jongler avec les genres, à faire appel à la nostalgie tout en se mettant dans un moule sonore plus actuel. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir citer Mystifier dans les groupes proches. Et puis ces décalages. Le chant en est un particulièrement audible. Sorte de haut perché croisé à des cris plus agressifs dignes du thrash le plus énervé, il intrigue et convainc. Avec sa conviction il nous emporte dans la tempête des temps anciens, d’autant que les sonorités portugaises intelligibles de-ci de-là contribuent à procurer un charme distinctif. Il parachève la liaison entre heavy à l’ancienne et thrash.

Ciblant un public soit ayant connu lui-même les années quatre-vingts, soit étant friand des mystères de ces années-là, Pérfida Contracção do Aço fait les choses très bien dans son domaine (limité). Avis à la populace se sentant concernée donc.