19763

CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 26 janvier 2025
Sa note : 19/20

LINE UP

-Joa Korhonen
(chant+guitare+claviers)

-Marko Kivelä
(guitare+claviers)

-Kristian Udd
(claviers+basse)

-Andreas Bäcklund
(batterie)

TRACKLIST

1) Hyvästi Kapteeni
2) Valtameri Ovella
3) Vaeltaa
4) Massaharha
5) Anhedonia
6) Lumo
7) Ikuisesti

8) Alku
9) Kun Kaikkeus Katsoo

DISCOGRAPHIE

Hallava (2025)

Sara - Hallava
(2025) - post rock Electro metal vaporeux - Label : 6162 Viihde Oy



Pour les près de 32000 suiveurs du groupe sur une plateforme très connue commençant pas « S » et finissant par « potify », ce serait une surprise de me voir chroniquer Hallava. À ceci près que parmi ces gens honorables et probablement tous finlandais, aucun ne connaît Wine, ni, heureusement pour eux, le sujet de ses chroniques habituelles. Pourtant, si l’un d’eux savait, il dirait sûrement un truc du style : « Je le savais ! Il fait son coming-out musical, enfin. J’étais sûr que tous ces groupes obscurs dont les chanteurs rotent ou pètent des extraits de discours nazis sur des fonds de mitraillettes et de peintures sataniques, c’était du flan. Une tafiole, j’ai toujours su que c’était une grosse tafiole, ha, ha ». Ou encore « Il est bizarre, Winou en ce moment. Il ne doit pas être bien. Il est à la recherche de douceur, ce garçon, il se sent seul, c’est dur de passer tous les jours pour un gros con carnivore, pollueur, alcoolique et accessoirement assassin routier. Il commence une rédemption ». Que nenni, je suis né con et resterai con, mais putain, qu’est-ce que j’aime ça quand cette connerie abyssale me fait découvrir des groupes comme Sara. Ce plaisir-là me donne envie de devenir encore plus con si c’était possible…

Pour faire un peu d’histoire, je remets un peu de jeunesse dans mon parcours musical. Ce n’est pas parce que je n’en parle pas souvent, ni n’ai jamais chroniqué certains groupes que je ne les aime pas, et je plaide coupable. Coupable, mais heureux. Avant que le metal n’entre dans ma vie et casse tous les murs de mes certitudes et fragmente le toit de mon affect, j’aimais passionnément Scoundrel Days de a-ha, Chorus d’Erasure, Nik Kershaw, et bien sûr une multitude de groupes plus ou moins obscurs de new wave et cold wave. Il faut croire qu’il me reste une once d’humanité que le black metal n’a pas réussi à ronger pour arriver à m’attendrir sur d’autres choses totalement dénuées de violence. Je commence à vous faire transpirer, hein… N’ayez crainte, il y a du metal dans Sara. Du metal impressionniste, moderne et discret.
Sara ne sort pas de nulle part et existe depuis près de trente ans. Le groupe a gagné un concours musical en Finlande en 1999 : Ääni ja Vimma, où sont engagés des groupes n’ayant jamais fait d’albums et dans une certaine tranche d’âge. À noter que son chanteur est également connu pour être artiste peintre à ses heures. Son chanteur, puisque j’en parle, est l’atout principal, et ne fait pas dans la démonstration vocale, ni dans les vibes, ni dans le growl, ni dans les notes graves ou aiguës. Il fait dans la dentelle, il marche sur un fil d’émotion, de délicatesse et d’humilité. Il articule son finnois sans fioriture, en enveloppant l’auditeur de soie et de cachemire chaud, le refroidit quand il a trop chaud, lui met de petites aiguilles dans le ventre pour réveiller son attention partie dans les limbes de l’Eden, juste pour lui rappeler que derrière lui il y a d’autres choses. Il y a des riffs lourds, de l’électro, des basses, du piano et une atmosphère finalement froide. Et quel sens de la mélodie qui aliène…
Je ne présumerais pas que vous allez entrer dans Hallava, et si cela vous arrivait, je ne saurais pas prédire par quel côté. Personnellement, j’ai été cueilli par le côté vaporeux et l’extrême candeur de "Massaharha", qui avec le recul n’est que le tremplin du fantastique "Anhedonia". À partir du moment où mon petit cœur de panda peinturluré de noir et blanc a trouvé le filon sensoriel, j’ai découvert un univers qui m’a ému comme je l’avais rarement été par un album. "Lumo", "Ikuisesti", m’ont soit enfoncé des pieux dans l’estomac, soit tiré sur les poils à certains moments, et plus les écoutes passaient, plus je devenais accro – oui, « accro » - à ce qui finalement est devenu pour moi un monstre émotif. Pas du tout mon genre de prédilection, mais carrément le genre de sentiments après lesquels je cours depuis que j’ai découvert la musique.


Généralement, quand j’ai adoré un album, je vous parle des réactions de ma bite, pour imager grossièrement (rappelez-vous, je suis un gros con, faudrait suivre, hein) l’impact sensoriel d’un album. Mais là, non, bien que j’aie éprouvé, et éprouve encore un superbe plaisir quand j’écoute cet album. Je bénis le hasard de m’avoir mis sous les yeux et dans les oreilles ce truc inespéré. Le sens premier de Hallava est « pâle », « grisâtre ». Mais c’est aussi le presque-anagramme de « Valhalla ». C’est un signe non ?





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