Chronique : Slyther Chronicles of Despair (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 24 août 2025

Sa note : 11/20

LINE UP

-Marco Aquino
(chant+guitare)

-Federico Pistilli
(guitare)

-Giovanni De Bonis
(basse)

-Federico Pavese
(batterie)

TRACKLIST

1) Flask’N Bone
2) Madness
3) Shut the Fuck Up
4) Violent Fist
5) Visions
6) Memories
7) Awake -4
8) The Sleepwalker

DISCOGRAPHIE

Chronicles of Despair (2025)

Slyther - Chronicles of Despair

(2025) - thrash metal - Label : Time to Kill Records

Pensez-vous que Metallica soit toujours une influence en 2025 ? Inspirent-ils toujours des groupes ? Au vu de leur succès monstrueux, on ne peut que penser, oui, qu’importe l’éloignement temporel. Alors si cette question a déjà une réponse, Slyther d’Italie en apporte la preuve matérielle. Avec aveux circonstanciés.

En fait, musicalement c’est du thrash carré, sans grande originalité ni vindicte particulière. Alors oui il y a du Met’ dedans, mais ils sont plus policés les garçons. Par contre au niveau du chant, si Marco Aquino n’est pas fan de James Hetlfeld, il faut qu’il s’explique sur ses choix de vie. L’amalgame est tel que s’en est presque perturbant. Disons-le donc tout de go, si vous n’aimiez pas le chant de James depuis disons, Metallica, alors détournez les oreilles. Heureusement pour nous, Slyther possède quelques épices pas forcément attendues au vu des présentations initiales. Ça s’appelle des passages genre flamenco, bien que je rechigne à user de ce terme puisque ce n’en est pas stricto sensu, mais faute de meilleur, je l’applique ici. Mais bref, de l’acoustique franchement surprenant dans un ensemble veillant autant à ne pas déborder et préserver une tenue rythmique marquée. Cela débarque dès "Madness", qui s’en trouve enrichie bien que ce qui marque le plus dans cette chanson soit plus son riff et sa mélodie que cet interlude incongru. Autre incongruité, mais metal et de par sa provenance, "The Sleepwalker" pique un riff à... Death (version The Sound of Perseverance). Ok, c'est pas la pièce principale du morceau et ne vous attendez absolument pas à voir débarquer la cavalerie, néanmoins l'anecdote est marrante.
Cela confirme en tout cas ce qui transpire le long de l’album : les Italiens veulent bien faire. Être appliqués, ne pas déborder. Et évidemment être un peu originaux car s’ils arrivent sur la scène internationale en se contentant de singer le passé, ils savent pertinemment que ça suffira pas. D’où sûrement ces bas-côtés acoustiques. Si vous voulez mon avis, ils auraient pu s’en passer. Il leur reste à apprendre à les rendre et mémorables, et bien intégrés. Le groupe convainc plus dans une veine pur thrash américain des familles, pas éloigné d’un Testament également. Sauf que problème, ce qui ressort avant tout, c’est un énorme côté scolaire. Alors qu’on ne se méprenne pas, Chronicles of Despair, à la thématique textuelle forte sur la société – vous ferez bien ce que vous voulez des paroles et de leur importance à vos yeux - , est honnête, donne du travail bien fait. Mais bordel que ça manque de rage et de folie ! Les seuls accès excentriques tombent à plat par un manque de liant évident. Lâchez-vous les mecs ! Vous êtes jeunes, c’est le moment, mortecouille ! La batterie cogne, marque les temps mais… c’est pas assez fort ni assez rapide. Les riffs sont très définis, excessivement délimités et rythmiquement ultra marqués, mais fan de chichoune on dirait qu’on veut nous indiquer avec des encarts 4*3 « écoutez, là il y a un riff ». C’est dommage car l’ensemble s’écoute bien, c’est du bon thrash en manque de peps.

Donc non, ne vous jetez pas dessus, amateurs invétérés de thrash, ce n’est pas la relève. Ils ont encore du boulot. Tout est en place, le jeu, la production, les compos. Manque le plus important : la hargne, le débordement. Bref, le thrash.