Chronique : Ribspreader As Gods Devour (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 12 septembre 2025

Sa note : 10/20

LINE UP

-Rogga Johansson
(chant+guitare+basse)

-Håkan Stuvemark
(guitare)

-Jon Rudin
(batterie)

TRACKLIST

1) As Gods Devour
2) The Pig in You
3) Cold Dead World
4) Massgrave Madness
5) Rotten Soil Serenade
6) Punish You
7) As Corpses Cry
8) Feeder Bleeder
9) Deadhunter

DISCOGRAPHIE

Crypt World (2022)
As Gods Devour (2025)

Ribspreader - As Gods Devour

(2025) - death metal vieux - Label : Xtreem Music

Les faits divers dans le metal, c’est pas banal car ça n’arrive pas tous les jours, alors lorsqu’un croustillant déboule, forcément il provoque une montée cathartique. Surtout que lui-même n’est pas banal dans un événement pas banal. Figurez-vous que Ribspreader a l’insigne honneur, partagé avec Defecation (et d’autres groupes, mais le nom du groupe est en soi un sujet de contentement extrême pour votre serviteur), de s’être purement et simplement fait voler son nom/logo par un label pour une sortie totalement pas d’eux. Bref, ils sortent un nouvel album - encore.

Premièrement, le label frauduleux en question est américain, le groupe lui-même semble partiellement localisé aux États-Unis mais il est bien suédois. Pourquoi ? Car ses membres sont suédois certes. Mais avant toute chose car sa musique est putain de suédoise. Il suffit d’entendre les premières secondes de guitares-tronçonneuses pour savoir qu’il s’agit d’AOC. Faire plus Entombed naissant que ça, faut s’appeler bébé Entombed. En fait, on pourrait même pousser le vice à dire qu’avec des moyens plus modernes, Ribspreader s’échine à être encore plus gras que l’aïeul. Cela a le mérite de la clarté : death old school suédois. Et rien d’autre. Car si vous espérez l’altérité, fuyez pauvres fous. Pour preuve, "Massgrave Madness" qui présente un énooooorme relent de Bloodbath première version dans le riff principal. Sortir de Entombed pour finir chez Bloodbath, avouez qu’on a connu des chemins plus variés menant à Compostelle.
La sainte nostalgie du metal de la mort scandinave parfaitement respectée, il faut maintenant s’attarder sur les compositions pour déterminer si intérêt ou non il y a à cette sortie. Efficace, droit au but et dans ses bottes. Pas grand-chose de plus à écrire. Et on n’en attendait pas moins, ni plus, d’une offrande fermement ancrée dans son passé d’un groupe vieux de plus de vingt ans pour qui le temps ne semble être qu’une contingence négligeable, sans effet. Dès lors le fait qui fit croiser nos chemins, l’usurpation d’identité, devient presque la caractéristique principale d’un trio parfaitement honnête mais dont la productivité dans un style si suranné laisse planer le doute : mérite-t-il vraiment l'adoration du grand public ? Oui c’est bien fait, ça sent sous les aisselles et ça ramène des décennies en arrière. Dans quel but ? Trouvez une réponse à cette question, et vous saurez si cette musique mérite que vous vous y attachiez.

Voilà, nous avons eu deux semaines de colocation rigolote néanmoins Ribspreader ne parvient pas à maintenir la flamme sitôt l’incongruité de son fait d’arme involontaire passée. Du death suédois à l’ancienne ? Certes oui, mais il faut vraiment ne vouloir qu’entendre ça. Moins réjouissant que son prédécesseur chroniqué sur nos terres. Mais au moins, à ce niveau, toutes les traditions sont respectées.