Chronique : Howling Giant Crucible & Ruin (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 22 octobre 2025

Sa note : 14/20

LINE UP

-Sebastian Baltes
(chant+basse)

-Tom Polzine
(chant+guitare)

-Zach Wheeler
(chant+batterie)

-Adrian Lee Zambrano
(guitare+claviers)

Ont participé à l'enregistrement :

-Kim Wheeler
(claviers sur 9)

-Adam Nohe
(percussions sur 5)

TRACKLIST

1) Canyons
2) Hunter’s Mark
3) Archon
4) Lesser Gods
5) Beholder I: Dowfall
6) Archivist
7) Scepter and Scythe
8) Melchor’s Bones
9) The Observatory
10) Beholder II : Labyrinth

DISCOGRAPHIE

Crucible & Ruin (2025)

Howling Giant - Crucible & Ruin

(2025) - stoner metal prog psychédélique - Label : Magnetic Eye Records

Nashville, si l’occurrence n’est pas unique, n’en demeure pas moins objet d’étonnement lorsqu’on parle metal. Et Howling Giant vient de Nashville (Tennessee). L’on sera moins surpris de lire stoner, psychédélique et progressif comme épithètes du style pratiqué par le quatuor. Crucible & Ruin, avec l’adjonction d’une deuxième guitare, entend bien mettre les cowboys au centre de la scène pour leur troisième venue.

Alors pour le péquin béotien assez peu versé dans ces genres obscurs que sont le stoner et le psychédélisme (merci la pochette de le clamer haut et fort), les références qui viennent en tête ont forcément croisé le fer avec les électrons de notre merveilleux site via les promos : High Priest et Gospelheim. Mais ce sont des idées évanescentes plus que des certitudes absolues. Car Crucible & Ruin parvient à opérer la jonction entre trois groupes plus parlant dans ma tête : King Buffalo pour l’atmosphère générale, Mastodon pour certaines parties plus rythmées ("Beholder I: Downfall" notamment) ou simplement alignées entre les deux groupes, et… Uncommonmenfrommars (oui, vous lisez correctement) pour le chant, ses effets, et il faut bien le dire, certaines digressions punk rock (le groupe lui-même liste le punk dans les genres affiliés). Dès lors vous aurez une idée représentative de ce que peut apporter la musique des Américains du milieu.
Howling Giant s’échine à proposer des compositions rythmées, souvent changeantes dans la plus grande tradition psychédélique, tout autant que suffisamment lourdes pour mériter l’adjectif stoner. Au sujet du chant, s’il rappelle ce bon Trint Eastwood, il dépareille quelque peu dans cet ensemble plus fortement heavy qu’est Crucible & Ruin. Chacun(e) ses sensibilités mais le décalage audible entre musique et chant n’est pas des plus heureux, si vous voulez mon avis. Pour le reste, le groupe déroule, suis-je tenté d’écrire. Les riffs plus lourds font place aux envolées bluesy tandis que la batterie fait montre d’une belle palette, alternant sans souci frappes lourdes et caresses plus éthérées.
Un album qui fait étal de pas mal de forces pour quiconque s’adonne au genre. Les musiciens en place affichent chacun à leur poste de solides dispositions tandis que les chansons tissent une toile maîtrisée, comme attendu d’un groupe qui a désormais trois albums au compteur et plus de dix années d’existence. Les points de discordes sont peu nombreux, mais le plus grand d’entre eux porte un certain manque de cohérence dans le propos. Car entre l’ouverture "Canyons", enjouée et presque légère, la très lourde "Beholder I: Downfall" et la totalement débordante "Scepter and Scythe" (au riff tornade proprement excellent au demeurant), il est difficile de savoir sur quel pied danser. Comme l’impression que le gratteux arrive avec un « Putain les gars, j’ai LE riff !! » sans s’être posé la question du pourquoi dans Howling Giant plutôt que dans un side projet. Rien de fondamentalement répréhensible, à peine suffisant pour plonger l’auditeur dans un début de questionnement, toutefois à retirer au crédit du groupe.

Bel album que voilà, en manque de fil conducteur et doté d’un chant pas heureux à mon goût, il donne de quoi prendre son pied et montre des musiciens talentueux qui s’adonnent à leur art avec enthousiasme. Et ça, on prend tous les jours.