CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 22 octobre 2025
Sa note :
15/20
LINE UP
-Chris Ramos
(chant)
-Justin Ton
(guitare)
-Ricky Garcia
(guitare)
-Vincent "Vince" Amador
(basse)
-Yogie Rodriguez
(batterie)
A participé à l'enregistrement :
-Xavier Wahlberg
(chœurs sur "Hatred Bestowed")
TRACKLIST
1) Perpetual Punishment
2) Annihilation Nation
3) Hidebound
4) The Order
5) Enemy
6) Seventh Gate
7) DH Stomp
8) Solace Denied
9) By My Will
10) Process of Elimination
11) Hatred Bestowed
DISCOGRAPHIE
À force de chroniquer du thrash crossover, je ne sais plus trop quoi raconter. Le côté cliché et prévisible des formations du genre bride ma créativité. Que faudrait-il que je fasse ? Arrêter de les chroniquer ? Jamais ! Alors on va juste se concentrer sur ce qui fait de ce Process Of Elimination, le troisième album de Dead Heat, un skeud qui mérite toute votre attention.
On remarquera d’emblée la pochette hideuse, parfaitement fidèle au genre pratiqué. C’est moche, kitsch, mais on sait tout de suite à quoi on va avoir affaire. Dead Heat nous propose un son old school de bonne qualité. Les guitares sont tranchantes (même si elles crachent un peu trop, thrash oblige), la basse audible (on entend presque le médiator gratter les cordes !) et la batterie très présente. Le son n’est pas brouillon, tout est clair et net. Le résultat a une attaque très satisfaisante. Tant mieux, car on est là pour en prendre pleine la gueule. Les Américains l’ont bien compris et leur musique tabasse. Le groupe aime jouer vite, et se la joue même frénétique avec le démentiel "Hidebound". Ça cavale sec. Si l’ensemble est convenu et ne sort jamais vraiment des sentiers battus (on a même droit à l’introduction de l’album façon arpèges acoustiques avant que tout explose…), les riffs se révèlent pas si bateau que ça. Cela évitera au fan blasé de s’ennuyer. Et que dire de cette délicieuse intro à la basse sur "Enemy" ou la surpuissance du riff de "'Dh Stomp" ?
Le chant rageur se pose parfaitement sur l’ensemble, clamant sa colère tout en laissant les autres s’exprimer. Les racines hardcore sont présentes, on n’est pas là pour rigoler. La force du groupe réside dans sa façon de jouer ensemble, sans que personne ne soit mis en retrait (ou ne soit trop faiblard). Chacun fait son taf pour que ça sonne, sans ego déplacé. Dead Heat sait parfaitement gérer le rythme de ses morceaux en balançant accélérations et ralentissements quand il le faut. Si les chansons sont simples dans leur structure, elles ne sont pas monolithiques façon « tout à fond ». Les parties mid tempo sont la plupart du temps particulièrement réussies, bien puissantes comme on les aime (et pas poussives pour un sou). Cela met d’autant plus en valeur les riffs et/ou le chant. Chacun apporte sa pierre et ça change tout.
Rien d’extraordinaire ici, mais un boulot bien fait qui sort du lot, avec quelques fulgurances à la guitare. Si vous aimez le style, jetez-vous dessus, vous aurez votre dose de thrash hargneux et ne serez pas déçus. Sous ses premiers abords simples et convenus, Procession Of Elimination est plus riche que l’on pourrait l’imaginer.