Chronique : Ancient Death Ego Dissolution (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 25 octobre 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Jerry Witunsky
(chant+guitare)

-Jasmine Alexander
(chant+basse)

-Ray Brouwer
(guitare)

-Derek "Moniz" Malone
(batterie)

TRACKLIST

1) Ego Dissolution
2) Breaking the Barriers of Hope
3) Breathe - Transcend (Into the Glowing Streams of Forever)
4) Journey to the Inner Soul
5) Echoing Chambers Within the Dismal Mind
6) Unspoken Oath
7) Discarnate
8) Violet Light Decays

DISCOGRAPHIE

Ego Dissolution (2025)

Ancient Death - Ego Dissolution

(2025) - death metal - Label : Profound Lore Records

Originaire de Walpole, Massachusetts, Ancient Death est un jeune groupe formé en 2021, composé pourtant de certains membres qui ont une petite réputation dans la scène metal extrême, à l’instar du guitariste-chanteur Jerry Wintusky, qui officie désormais avec Atheist, mais également de Derek Malone Moniz à la batterie, que l’on retrouve dans Churchburn, le groupe de sludge de Dave Suzuki (ex-Vital Remains). Le line-up est complété par la bassiste Jasmine Alexander et par le six-cordiste Ray Brouwer. 2025 marque une étape importante dans l’histoire de la formation, puisque Profound Lore sort leur premier album, qui fait suite à un EP, un split et divers singles.

À quoi s’attendre à l’écoute de ce disque ? Musicalement, Ego Dissolution est un death metal progressif aux accents psychédéliques mais toujours cohérent. L’on notera de nombreuses influences, à commencer par les désormais maîtres en la matière, Blood Incantation. Ne vous attendez cependant pas à des parties entièrement prog, l’ensemble étant distillé dans un metal bien composé. Les ambiances cosmiques sont subtilement intégrées, sans tomber dans le cliché spatial, comme sur les instrumentaux "Discarnate" et "Journey to the Inner Soul", qui font office de transition. D’autres influences bien digérées et plus anciennes viennent assez rapidement à l’esprit à l’écoute de ces trente-cinq minutes. Death de façon assez évidente est évoqué, tout comme Morbid Angel sur certains passages, comme sur le solo de "Breathe – Transcend (Into the Glowing Streams of Forever)", voire Atheist avec les soli de "Breaking the Barriers of Hope".

Enregistré par Seth Manchester (Amenra, Full of Hell) et masterisé par Dan Lowndes, l’album bénéficie d’une production chaleureuse, qui conserve une rugosité organique tout en laissant respirer les instruments. Le son est ainsi dense mais lisible. Mais tout n’est pas parfait. Si le growl de Witunsky est puissant et expressif, les vocaux féminins de Jasmine Alexander, bien que techniquement maîtrisés, ne convainquent pas toujours. Leur intégration semble parfois forcée, et casse l’élan de certains morceaux, notamment sur "Echoing Chambers Within the Dismal Mind" ou "Breathe – Transcend (Into the Glowing Streams of Forever)". Ce choix artistique, audacieux, pourra diviser. Des nappes de claviers apportent heureusement un surplus d’atmosphère qui emmènera l’auditeur vers des mondes lointains, prolongeant la vision d’un death metal qui cherche moins à écraser qu’à élever.

Au terme de ces trente-cinq minutes, Ego Dissolution s’impose comme une œuvre dense, maîtrisée, et déjà marquée par une identité forte. Derrière son vernis technique, il y a une sincérité évidente. Si Ancient Death affine encore sa direction et son usage des voix, il pourrait bien s’imposer comme un nom clé du death metal progressif cosmique de la décennie à venir.