19992

CHRONIQUE PAR ...

42
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 26 octobre 2025
Sa note : 18/20

LINE UP

-George LeSage Clarke IV
(chant)

-Kerry Dylan McCoy
(guitare)

-Shiv Mehra
(guitare+claviers)

-Chris Johnson
(basse)

-Daniel Tracy
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Jessica "Jae" Matthews
(chant sur "Incidental II")

-Paul Julian Banks
(chant sur "Incidental III")

-Carly Bond
(chœurs sur "Winona")

-Chelsea Jade Metcalf
(chœurs sur "Winona")

-Emily Fehler
(chœurs sur "Winona")

-Georgia Nott
(chœurs sur "Winona")

-Katrina Urton
(chœurs sur "Winona")

-James Kelly
(chœurs sur "Winona")

-Leon Mosburg
(chœurs sur "Winona")

-Lukas Frank
(chœurs sur "Winona")

-Spencer Zahn
(chœurs sur "Winona")

-Trayer de la Torre
(chœurs sur "Winona")

Justin Meldal-Johnsen
(claviers)

TRACKLIST

1) Incidental I
2) Doberman
3) Magnolia

4) The Garden Route
5) Heathen
6) Amethyst

7) Incidental II
8) Revelator
9) Body Behavior
10) Incidental III
11) Winona
12) The Marvelous Orange Tree

DISCOGRAPHIE


Deafheaven - Lonely People with Power



Une allusion à la politique actuelle ? Peut-être, mais pas nécessairement. Clarke définit le pouvoir comme la possibilité d’exercer une influence, de façonner une pensée collective. Pour atteindre ce pouvoir, il faut souvent se débarrasser de son empathie, de perdre à dessein son entourage, de laisser son humanité à la porte. Devenir puissant rend souvent seul, « Un objectif si solitaire qui ne peut être atteint qu’avec un cynisme et un sentiment de vide si profond qu’on se fiche du bien-être de son entourage. Pour moi, cela représente un vide spirituel. »

Quatre années après un Infinite Granite qui avait un peu refroidi certains enthousiastes du groupe, le quintet de San Francisco revient avec Lonely People with Power. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas vraiment dans la continuité, tout en étant dans la continuité. Plutôt que de continuer encore à supprimer la patine métal de leur musique, Deafheaven fait une synthèse de ce qu’il est. De Roads to Judah à Infinite Granite, tous les albums sont mixés en un seul, une sorte de culmination des quinze ans de la carrière du groupe. Comme le dit Clarke, « nous avons voulu être nous-même le plus possible ». L’amplitude des émotions et des sons sur chacune des neuf compositions - je ne compte pas les interludes - oscille tel le pendule de Schopenhauer, la douce tristesse remplaçant l’ennui. L’excellente “Amethyst” débute avec des arpèges de guitare mélancoliques, berçant, du chant dream pop, un crescendo qui va exploser en cris, une énorme charge émotionnelle du début à la fin renforçant une composition mémorable. Un album définitif de Deafheaven donc, la convergence des sons; de la désolation et du rêve nostalgique.
Et c’est ainsi que progresse l’album, les premiers titres étant des hymnes perçants, proche du pur black metal par moment. comme l’intense “Magnolia” qui pourrait être du Darkthrone moderne avec une meilleure finesse de son. Ou “Doberman” qui reprend le meilleur de Sunbather avec des nappes post rock qui émergent lors du pont pour ne jamais complètement disparaître, le titre ayant une dynamique large entre violence et atmosphère. Puis au fur et à mesure, les chansons deviennent plus purificatrices, plus chaudes et lumineuses. L’interlude "Incidental III", avec le chanteur d’Interpol en guest, est moins sombre, les lumières commencent à apparaître. Pour se morpher sur "Winona", un titre de fou absolument hallucinant qui a le potentiel d'être le meilleur titre metal de la décennie. De la batterie urgente soutenue par des nappes de claviers, une explosion blackgaze et Clarke qui hurle, on pense aux autres monuments du genre que sont Envy ou Asunojokei. Pour se terminer avec "The Marvelous Orange Tree", qui pourrait être ce que Slowdive serait si les Anglais avaient découvert le screamo.
L’une des forces de l’album, au-delà de la qualité intrinsèque de beaucoup des compositions, est qu’il est homogène. Chaque titre est unique et mémorable. Mais il y a une unité qui transparaît, comme une empreinte sonore reconnaissable. Malgré son amplitude large, l’album bénéficie d’une production de très haute qualité. Le son est cristallin, chaque instrument audible, à sa place dans le mix. L'équipe a fait un réel effort d'ingénierie sonore ; l’album est dynamique, variable selon les besoins, il participe de la non linéarité des compositions. Stylistiquement le groupe continue d’aborder des sujets personnels et sans tabous, comme la masculinité sur “Body Behavior” ou l’idéalisation du suicide sur "The Marvelous Orange Tree". Le groupe a une vision saine et adulte : ces sentiments peuvent apparaître et plutôt que de les réprimer ou de les combattre, nous devrions essayer d’accepter qu’ils soient là et les comprendre.


Avec Lonely People with Power, Deafheaven frappe un grand coup en nous proposant son meilleur album, et un qui sera dans les tops de la décennie à n’en point douter. Une synthèse de sa carrière, il réunit le meilleur de ce que le groupe peut offrir dans une œuvre mêlant beauté et laideur, tristesse et rage, puissance et finesse, homogène et magnifique.




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