Chronique : Woest Vomir à outrance (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 26 novembre 2025

Sa note : 14/20

LINE UP

-Guillaume "Torve" Tocco
(chant)

-Simon "Kosm" Delgado
(guitare)

-David "Malemort" Cammal
(guitare)

-Johan "Lazarhus"
(basse)

A participé à l'enregistrement :

-Dimitar "Dæmonicreator" Dimitrov
(batterie+programmation)

TRACKLIST

1) Intro
2) Dionysiaque
3) Sous-sol
4) L’humiliation dans le sang
5) Les déchets de l’âme
6) Vomir à outrance
7) Déterminer à puer la merde
8) Brûler
9) Ode à la pluie
10) Hidden track

DISCOGRAPHIE

Vomir à outrance (2025)

Woest - Vomir à outrance

(2025) - black metal indus - Label : Source Atone Records

ALERTE !
Cet album a failli être recalé avant même l’écoute. Porté au firmament par un marketing agressif reposant majoritairement sur un titre puissamment aguicheur, Woest débarquait dans mon existence de chroniqueur la fleur au fusil. Las, l’écoute-test a viré au crash-test. C’en était fini de nos trajectoires partagées. Mais allez, le métier de journaliste n’est-il pas un corollaire de l’abnégation, de l’opiniâtreté ?

Alors finalement Vomir à outrance a rejoint la pile des travaux dus. Et cette batterie infâme qui agressa tant mes oreilles initialement s’est trouvée être une boîte à rythmes, finement utilisée ceci dit. De l’incompréhension de départ qui faillit sceller nos destins, l’éclaircissement ouvrit les perspectives. Immédiatement la référence Mysticum saute aux oreilles. Distillant leurs parties beats technoïdes de-ci de-là, les Marseillais savent qu’afin d’être pertinents dans l'utilisation de la boîte à rythmes, il faut embrasser pleinement ses possibilités offertes. Dont acte, et dont acquiescement. Woest titille aisément également l’aspect industriel par la multiplication des machines. Les riffs simples apposés sur la rythmique confirment cette orientation. Vomir à outrance espère vous hypnotiser, voire apparaître dans les playlists des clubs underground du tréfonds de la nuit. C’est particulièrement réussi sur le triptyque quasi-final "Vomir à outrance" - "Déterminer à puer la merde" - "Brûler", spectres adorateurs de la provocation, de la noirceur et de l'étrangeté. Et merci les noms des chansons.
La démarche est parfaitement entendable et respectable, a priori lorsqu’elle est menée avec honnêteté, sans faux-semblant. Car Woest ne se cache pas. Il n’est pas un groupe de black traditionnel mais faire appel au grand Livre du black metal appliqué ne lui fait pas peur. Ainsi trouvent leurs origines les blasts lancés sans prévenir. Tout comme l’appel aux Grands Anciens. Invocation In the Nightside Eclipse pour le riff principal de "L’humiliation dans le sang". Inattendue dans son caractère excessivement coutumier, la mélodie nostalgique s’inscrit avec fluidité dans le flux continu des regrets éternels qui composent la musique de Woest. Et du dégoût de la Vie. Et du rejet de l’Humanité. C’en est porté à un niveau d’extrémité réjouissant qui rend les parties parlées tout à fait délicieuses, avec comme point d’orgue l’ineffable monologue présent sur "Ode à la pluie", concentré d’idées dégueulasses à bannir du discours public. Et tellement outrancier qu’il est indispensable.

Une sacrée surprise pour ce qui paraissait tourner au gadin majuscule. D’aucuns objecteront la forme abrasive d’une production très peu léchée, sauf que ça fait partie du charme. Certains pesteront sur le manque de technique, on s’en cogne. Les variations, rythmiques ou mélodiques, sont suffisamment présentes pour s’éviter la lassitude. Et les thèmes… faut apprécier ou ignorer. Pas mal d’obstacles pour un groupe qui craint dégun mais qui ne cherche pas à attirer le chaland.