Chronique : Nyrak Phoenix Mortis (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 05 décembre 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Lukas Risbourg
(chant)

-Guy "Nevel" Van Nieuwenhove
(guitare+basse+programmation)

-Bram Veldeman
(batterie)

TRACKLIST

1) Leviathan
2) Promethean Fire
3) Floods of Gilgamesh
4) Die Verwandlung
5) In the Halls of Aesir
6) Phoenix Mortis I: In This Void
7) Phoenix Mortis II: Requiem
8) Phoenix Mortis III: Ashes to Flesh

DISCOGRAPHIE

Phoenix Mortis (2025)

Nyrak - Phoenix Mortis

(2025) - black metal - Label : Void Wanderer Productions

Les mystères, c’est mon dada. Entre deux cold-cases, je fouine. Et là, je suis tombé sur un groupe dont le nom m’intrigue. Nyrak. Même le grand, l’immense ChatGPT ne sait me donner l’origine de ce blase, vous imaginez ? Alors je me perds en conjecture... Nyrak c’est Karyn à l’envers. Un être cher ? Une déité mésopotamienne ? Une compression de Karen et Cheryl ? Ça m’obsède… Côté musique, en revanche, tout est beaucoup plus clair…

Vous reprendrez bien une ration de blasts et quelques nappes de claviers ? Sur Phoenix Mortis, troisième album du groupe et premier que j’ai l’honneur d’écouter, tel Mannkenpix, le cuisinier belge des DouzeTravaux d’Astérix, les membres de Nyrak sont généreux et ne ménagent pas leur peine. Selon Metal Archives, la formation flamande se classe dans le black atmosphérique. Ce n’est pas faux mais il convient de préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’un projet spectral privilégiant l’ambiance au détriment de la castagne, oh non. Le sieur Veldeman doit bien dormir le soir car il ne se contente pas de nourrir la cadence moyenne infernale de Phoenix Mortis d’une manière mécanique. Totalement en feu, le batteur nous gratifie de ruptures et changements de pattern très fréquents. Cette batterie trépidante constitue, avec des nappes de claviers aussi omniprésentes que propres, l’ossature de ce black metal au gros son, agressif à souhait et peu enclin à nous laisser respirer - seules les brèves introductions de "Leviathan" et des trois parties du titre éponyme préservent nos tympans.
Malgré cette atmosphère guerrière permanente, l’ensemble de l’œuvre baigne dans une sorte d’ambiance épique très appréciable, sans tomber dans la tentation de passer la frontière séparant le black atmo des contrées plus putassières dominées par les adeptes de Dimmu Borgir. La sobriété reste le maître mot et la grandiloquence est ici très contrôlée. Phoenix Mortis s’avère être un album homogène, sans véritable moment faible. On louera la furie de "Promethean Fire", la précision de la guitare lead sur "Floods of Gilgamesh" et l’utilisation intelligente des palm mute sur "Die Verwandlung". L’entrée en jeu d’un piano sur "Phoenix I" fait également partie des détails intéressants. Côté doléances, les qualités de Nyrak ont également des limites. Le niveau moyen de l’album est élevé et le fait de ne pas avoir de fillers me remplit d’aise, mais l’œuvre ne nous offre pas non plus de véritables climax. Un léger sentiment de monotonie pourrait envahir les auditeurs ne vouant pas, comme moi, un culte aux claviers épiques. Si vous privilégiez la constance aux moments mémorables, foncez. Si vous tenez absolument aux refrains à fredonner sous la douche ou aux breaks déroutants… foncez quand même, l’album vaut malgré tout la peine.

Il y a les atmosphères fantomatiques à la Midnight Odyssey ou à la Urkraft et il y a les atmosphères énervées qui te balancent des pains dans la tronche. « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Même si les claviers les oignent en permanence, les gars de Nyrak jouent dur, dru même, et longtemps. Une petite envie de renverser une montagne d’armées ennemies à mains nues comme au bon vieux temps d’avant J.C. ? Mettez Phoenix Mortem en bande-son. Ça risque de mal finir pour vous mais au moins votre mort sera très classe.