CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Irene Fraccavento
(chant)
-Graziano Manuele
(guitare)
-Davide Santo
(basse)
-Marco Garro
(claviers)
-Francesco d'Aleo
(batterie)
TRACKLIST
1)Waterphonics
2)Stereotype
3)Noiselessness
4)Sometimes
5)Thank You For Nothing
6)T.O.Y.
7)Turn It Up (Slip Away)
8)My Condition
9)Everyday Torn
10)Why
11)Hero Within
12)You Against Yourself
13)Noiselessness (acoustique)
DISCOGRAPHIE
Certains groupes aiment à s'affubler d'un patronyme complètement ridicule: mené par Irene Fraccavento, laissez-moi vous présenter le groupe italien Ueickap, dont je vous laisse la primeur de trouver l'exacte prononciation (les anglophones trouveront sans problème). Hmmm, l'Italie, une chanteuse brune, de grosses guitares: la comparaison avec un groupe désormais vendu aux pétro-dollars est loin d'être difficile. Créé en 2003, récupéré par le label italien Alkemist-Fanatix après un EP (The Picture Of Mr. Armchair, sorti en 2004) de trois titres, le groupe se voit ainsi proposer de réaliser son premier album, Stereotyped. Cependant, en écoutant Stereotyped, album entièrement auto-produit - ce qui est un gros exploit en soi, on en reparle après - on ne peut s'empêcher de penser à l'influence principale d'Amy Lee et ses mâles: Evanescence. Stereotyped est en effet un album "tubesque", alternant tueries au gros son et morceaux intimistes, à l'ambiance tantôt mélancolique, tantôt easy-listening, comme sur Fallen.
Bien que le degré de finition de Fallen soit tout de même supérieur à celui de Stereotyped (Andy Wallace n'est pas derrière les manettes, mais la production, assurée par le groupe lui-même, vaut tout de même son pesant de cacahuètes!) et que la musique, entre cross-over rock/metal et metal à chanteuse, ne soit pas des plus foncièrement originales, l'album est une sacrée bonne surprise dans le genre. Certes déjà entendu mille fois, le trip metal à grosse basse et guitares sous-accordées jouit ici d'un atout de choix: une propension incroyable à créer des mélodies prenantes : les lignes de claviers de Marco Garro, entre atmosphère étrange et électron libre, sont, à ce titre, le point fort des compositions de cet album et un chant assez différent de ce que l'on peut entendre habituellement. Ni trop mielleuse, ni trop technique, la voix d'Irene Fraccavento possède cet aspect fragile et à la limite, parfois, de la rupture, qui lui procure un charme assez impressionnant ("You Against Yourself", excellent morceau final, qui s'affranchit des schémas posés par le disque).
Il faut ainsi poser une oreille dénuée de tout a priori sur les quatre premiers morceaux de Stereotyped, autant de véritables tubes rentre-dedans aux riffs de guitares simples mais tellement réussis ("Sometimes" et son refrain sublime, "Noiselessness", le riff de Stereotype", proche d'un Dream Theater et son break tout aussi sympa) et à la basse métronomique ("Noiselessness", aux relents d'Evanescence tellement évidents). Un enchaînement de mélodies aussi réussies, ça ne s'entend pas tous les jours dans le genre! Bien entendu, au finish, il n'y a pas de quoi crier au génie. Mais Ueickap a réussi ce qu'il y a souvent de plus difficile: accoucher d'un album très entraînant, qui fait taper du pied, en dépit d'une originalité presque nulle et de quasi-plagiats parfois éhontés ("Noiselessness"). Stereotyped n'est donc pas un album qui révolutionnera le genre, comme Madder Mortem a pu le faire avec Desiderata. En bon suiveur des temps modernes, Ueickap s'engouffre dans la brèche, mais pour le moment, ce n'est pas suffisant pour percer au grand jour. A suivre du coin de l'oeil.