CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Jimmy Fjällendal
(chant)
-Jonas Nilsson
(guitare)
-Niklas Sjöström
(basse)
-Dennis Ekdahl
(batterie)
TRACKLIST
1)Devil’s Station
2)City Of The Damned
3)Like Clowns We Crawl
4)Reaper’s Calling
5)Open Your Mind
6)Ghost I Carry
7)My Shadow
8)To The Gallows
9)I
10)Rising
DISCOGRAPHIE
Mine de rien, Raise Hell a fêté l'année dernière ses dix ans d'existence, dont neuf de carrière discographique. Les ex-In Cold Blood ont connu pas mal de changements : parti d'un death-metal thrashisant sur Holy Target, le groupe avait déjà fortement ralenti la cadence sur leur second album Not Dead Yet et leur troisième Wicked Games, produits à l'époque par Anders Friden (In Flames). City Of The Damned marque l'arrivée de Jimmy Fjällendal derrière le micro, Jonas Nilsson décidant de se concentrer uniquement sur la guitare et sur une musique résolument tournée vers un heavy-metal qui n'a pourtant pas renié ses racines extrêmes.
Le début de cet album n'est pas du genre qui marque : "Devil's Station" est une compo de heavy/thrash assez basique et "City Of The Damned" ne relève pas vraiment le niveau. Le groupe ne semble avoir à offrir qu'une production assez léchée, un certain talent d'exécution et surtout une voix hors-norme. On comprend que Nilsson ait cédé sa place à Fjällendal tant celui-ci assure : concentré d'acide sulfurique et de papier de verre, sa voix est râpeuse, malsaine au possible, et surtout très maîtrisée. Le chanteur peut moduler le degré de saturation de sa voix à loisir et surtout y mettre autant de musicalité qu'il le désire. Résultat : il peut évoquer par moments Udo Dirkschneider quand il décide de partir dans les suraigus, Dave Mustaine quand celui-ci fait son méchant (merci le côté nasillard) voire Petrozza de Kreator ou Abbath d'Immortal quand il décide de réduire son chant à un grognement ivol dépourvu de notes. C'est à la fois versatile et puissant, et sans aucun doute le gros point fort de Raise Hell.
Passés les trois premiers titres les Raise Hell décident, semble-t-il, de montrer ce qu'ils savent faire, et l'album prend une toute autre dimension. L'intro en twin lead de "Reaper's Calling" est du meilleur effet, et le refrain de cette même compo voit Fjällendal mettre en avant le potentiel duel de sa voix : à la fois très mélodique et complètement maléfique, sa ligne de chant fait des merveilles. Les chorus de guitare sont bien trouvés et compensent l'absence de soli réellement techniques, et les riffs des titres suivants se démarquent car ils sont à la fois puissants et mélodieux, et surtout assez variés. Les riffs principaux d'"Open Your Mind" évoquent instantanément la Bay Area des années 80, mais le chant quasiment black magnifie littéralement la compo. Mon tube de l'album, "Ghost I Carry", peut se prévaloir d'un refrain encore plus killer que celui de "Reaper's Calling", et alterne un thrash mid-tempo rehaussé de touches de modernité et de lyrisme heavy-metal du meilleur effet.
Vous l'aurez compris, sous un emballage pas forcément engageant City Of The Damned est un album qui réserve plus de surprise qu'il n'y paraît. Le force principale du groupe et de naviguer sans à-coups entre les différents courants issus du heavy : une grosse louche de thrash Bay Area mid-tempo, quelques cuillérées de thrash à l'allemande (My Shadow), un soupçon de feeling scandinave moderne, de gothique (le très bon Rising) et un coulis de NWOBHM pour rendre le tout plus goûteux. C'est finalement une mixture très digeste que le groupe nous concocte. Bien sûr on ne peut pas crier au génie non plus, et le nombre de compos un peu plates de l'album l'empêche de prétendre à des sommets d'enthousiasme critique. Mais le potentiel est là, et l'expérience s'accumulant je ne serais pas surpris que Raise Hell finisse par émerger de la masse un jour ou l'autre, surtout avec ce nouveau chanteur qui est un atout de poids.