CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Warrel Dane
(chant)
-Peter Wichers
(guitare+basse)
-Matt Wicklund
(guitare+basse)
-Dirk Verbeuren
(batterie)
TRACKLIST
1)When We Pray
2)Messenger
3)Obey
4)Lucretia My Reflection
5)Let You Down
6)August
7)Your Chosen Misery
8)The Day the Rats Went to War
9)Brother
10)Patterns
11)This Old Man
12)Equilibrium
DISCOGRAPHIE
Alors en pleine tournée avec Nevermore, accompagné par Soilwork, afin de promouvoir Dead Heart in a Dead World, Warrel fait la rencontre de Peter Wichers. Sont alors nés à la fois une amitié et un projet musical. Nous sommes alors en 2001. Ce n'est qu'après l'enregistrement de This Godless Endeavour que les deux comparses commencent enfin à créer l'embryon de Praises To The War Machine, en 2005 donc.
Pour ce faire, le bonhomme s'est également entouré de Matt Wicklund (ex-Himas), fraichement débauché de Seattle, et du franco-belge Dirk Verbeuren. Une formation assez internationale donc, pour quelque chose qui ne devait pas ressembler à du Nevermore. Car si le combo sus-cité laisse la part belle aux guitares bien brutales, ce projet solo, comme son nom l'indique d'ailleurs, laisse la part belle à une voix qui occupe une grande partie de l'espace sonore dans un style plus mélodieux. Cela s'entend dès le titre d'ouverture qui voit le tempo considérablement ralentir par rapport à "Born", aux hasard. Les grattes se font ici plus grasses, la rythmique plus pesante pour un titre plutôt réussi et on serait presque étonné de voir Dane s'en sortir si bien sur un registre plus mélodieux et « normal ». Un chant clair, tout simplement. Enfin clair, pas tout à fait, car l'homme ne peut tout de même s'empêcher de reprendre les atours mystiques qui le rendent aussi aisément reconnaissable au sein de son autre formation. Un titre comme "Obey" se nourrit d'ailleurs de cette dualité créatrice d'ambiances brumeuses.
Et il faudra être grandement amateur de mid-tempi pour pleinement apprécier Praises To The War Machine car encore une fois, si vous souhaitiez réentendre la folie furieuse de Nevermore dans cet effort solo, c'est rapé. Un problème immédiat est que ce manque de variété dans les tempi doublé a des ambiances plutôt lourdes rend l'album plutôt difficile à avaler d'une traite, un peu comme la fondue savoyarde qui n'aurait pas sa salade montagnarde à côté en fait. De là à employer l'expression « les titres se suivent et se ressemblent », il n'y a qu'un pas... franchissable. Mais force est de reconnaitre que tout ça est quand même fort bien torché. On se réjouira de l'apparition ponctuelle de quelques guitares acoustiques, synonymes de repos du tympan, et qui permettront d'apprécier encore une fois le timbre clair de Dane à l'occasion de "Your Chosen Misery" ou encore "Brother". Mais à part ça, on aurait quand même quelques difficultés à nommer un ou plusieurs titred qui sortiraient du lot. Puis vient "Equilibrium" et là, hourra, enfin l'éjaculation finale qui nous libère de cette brume persistante pour un très bon titre de Nevermore, pardon, Warrel Dane.
Un effort solo finalement intéressant, qui pêche peut-être par manque de variété, mais qui voit Warrel Dane s'extirper d'un style dans lequel on aurait pu le croire enfermé. Et bizarrement, les meilleurs moments de Praises To The War Machine sont ceux qui voient Dane à nouveau s'éloigner du style qu'il vient juste de créer. Bref, un album sympathique qui ne restera pas dans les annales discographiques.