CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Curt Kirkwood
(guitare+chant)
-Cris Kirkwood
(basse)
-Derrick Bostrom
(batterie)
TRACKLIST
1)Violet Eyes
2)Never to Be Found
3)We Don't Exist
4)Severed Goddess Hand
5)Flaming Heart
6)Shine
7)Station
8)Roof with a Hole
9)Backwater
10)Things
11)Why?
12)Evil Love
13)Comin' Down + Lake of Fire
DISCOGRAPHIE
Ah, Meat Puppets, ne serait-ce pas ce vieux groupe venu tout droit des States, fondé en 1980 avec à la fois un esprit «lunettes 70's» et «chapeaux de cow-boy», alliant avec un certain talent des influences country à un rock des plus relax, et ayant été presque inconnu jusqu'à un petit Unplugged de Nirvana pendant lequel un type du nom de Kurt Cobain joua trois de leurs morceaux, à savoir "Lake of Fire", "Oh Me" et "Plateau", et qui retomba après cette date dans un succès presque aussi éphémère, non sans avoir au préalable sorti dans cette même année 1994 l'album Too High To Die, présentement chroniqué ?
On commence par le titre "Violet Eyes", bien peu représentatif de l'album, puisque ce dernier est extrêmement hétérogène, aucun des 13 titres composant la galette n'étant semblable, et ce pour notre plus grand plaisir. Ce titre d'introduction n'est rien d'autre qu'une succession de riffs électriques sympathiques mais sans plus. Le morceau d'après, "Never To Be Found", habituera en revanche nos oreilles aux riffs plus "clean" dont est capable le trio, même si là aussi on ne notera aucune prouesse de la part de ces messieurs. C'est en revanche à partir d'ici que l'on peut passer au vif du sujet... citons quand même "Backwater" pour la forme, car malgré le fait que ce morceau soit agréable à l'écoute et qu'il ait jouit d'un bon score dans les charts américains de l'époque, il y a beaucoup mieux sur l'album.
La formation Nord-Américaine est clairement éclectique, comme le montre le titre "We Don't Exist", un morceau intéressant aux choeurs vraiments excellents à entendre, alliant des sonorités plutôt «Far West» à des guitares saturées, mais même s'il s'agit là d'une marque de fabrique tout à fait plaisante des Meat Puppets, ce n'est là toujours pas leur point fort. En effet, après tous ces morceaux certes tout à fait agréables mais somme toute assez peu innovateurs, on tombe en seconde partie d'album sur une succession de titres plus excellents les uns que les autres, comme le morceau de country "Comin' Down" (qui se termine sur une reprise de leur propre morceau "Lake of Fire" de l'album Meat Puppets II), le très plaisant "Evil Love", ou encore un petit bijou nommé "Roof with a Hole"...
Joué par des guitares folk et électriques se superposant à merveille, cette chanson est basée sur un rythme tranquille et relaxant, aux sonorités évoquant la fin de journée d'un fermier américain d'il y a 70 ans. Le chanteur jouit quant à lui d'une voix elle aussi plutôt simple et relax, qui colle vraiment au style des compositions de la formation. Nos oreilles se régaleront de solos de guitare folk, de riffs électriques légèrement saturés et vraiment efficace, et d'autres procédés de cette veine-là tout à fait excquis ! Les titres supposés être plus mélancoliques, comme "Why?", sont eux aussi bien trouvés et efficaces, mais on sent dans cette situation que le groupe n'est pas autant à l'aise que lorsqu'il s'agit de jouer des morceaux un peu plus rythmés, même si tout aussi tranquilles dans l'esprit.
Bref, nous sommes ici en présence d'un album sans grosse prouesse, mais finalement vraiment excellent à écouter. Quelques morceaux sans intérêt pointent leur nez çà et là, mais la galette n'est pas pour autant inintéressante, et l'on est en droit d'affirmer qu'il s'agit du meilleur disque de la seconde moitié de la discographie des Meat Puppets. Les charts Nord-Américains de l'époque confirment ces dires, mais il faut savoir que c'est cette galette qui a permis au groupe de percer, ne serait-ce qu'un peu, en Europe.