CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
8.5/20
LINE UP
-Chris Boulton
(chant)
-Ryan Sutton (guitare+chœurs)
-Tom Pope
(guitare+chœurs)
-Jamie Pope
(basse+chœurs)
-Yann Clavaizolle (batterie)
TRACKLIST
1)Laying Low
2)Once Or Twice
3)Running For Life
4)I Wanna Be Bit
5)Double Demons
6)Like A Bull
7)Gotta Get Me Good
8)The Little House
9)What You Gonna Do ?
10)Looking For A Place To Go
11)Overdose
12)Shoot For The Money
DISCOGRAPHIE
Tiens, un groupe anglo-canado-français ! Si la pochette hot roads (signée d’un connaisseur pourtant) avec as de pique et pétasse en bikini est d’une laideur esthétique dégoulinante sans commune mesure, elle a au moins l’avantage de prononcer clairement ce qu’on va trouver sur l’album : tout est misé sur le fond (hard-culture & rock’n’roll attitude) et rien sur la forme (rock’n’roll attitude toujours).
Et si la rock’n’roll attitude c’était de signer pour la B.O. de Hell Phone ? Vous savez, ce film fait par le réal’ de Brice avec le rebelle des choristes (tout un programme). Ou peut-être est-ce juste un moyen que les producteurs ont trouvé pour nous imposer un nouveau revival-band ? Qu’à cela ne tienne, étudiologuons ensemble. Si le groupe se revendique inspiré par des groupes très différents de la veine rock (AC/DC, Stooges ou Ramones) on sent quand à nous largement l’influence d’Aerosmith et ce, tout au long du disque. Le chanteur est loin d’être un bras cassé et il faut lui reconnaître le talent de réussir à cracher dans son chant ce que des vieux de la vieille – Brian Johnson, Steven Tyler ou même Lenny Kravitz – ont contribués à définir comme les méthodes vocales du gros rock (plus ou moins FM) qui tache.
Les guitares sonnent malheureusement un peu dans le vide et on ne ressent absolument pas le feeling nécessaire à ce gros blues pompeux – même si le batteur semble se démener pour qu’on l’entende. La basse est déjà plus fougueuse – les bons points sont plus souvent à distribuer à la section rythmique pour leur travail certain. La plupart des titres témoignent d’un respect pour les idoles qui ont pu les inspirer, mais on n’est pas à l’abri d’une casse ; un titre comme “What You Gonna Do?” par exemple est bel et bien un plagiat de “Back In Black” tant les couplets en sont ressemblants. Heureusement, quelques morceaux bien fondus font lever les bras et entraînent le public avec aisance, notamment “Laying Low” au refrain archi-classique mais qui marche toujours, ou “The Little House” aux grattes enflammées comme sur la pochette !
Après tout, l’ambition seule de vouloir faire danser/triper/sauter les foules est un excellent moteur à dénominations multiples. La bluesy “Double Demons” remplit son rôle mais le creux s’impose une fois de plus comme un défaut imparable du groupe. Tout est tellement soigné que le penchant rock’n’roll en prend un coup. Impardonnable bévue, le groupe tente de prolonger le sillage d’AC/DC ou de Led Zeppelin avec un mixage tellement clean et des sons si propres que le final (sur disque tout du moins) sort trop aseptisé pour pouvoir y croire réellement. The Elderberries n’hésite d’ailleurs pas à montrer que leurs bases viennent du blues : une piste cachée (si l’on peut dire que c’est une piste) dévoile ces influences en brodant quelques accords de blues – sans aucun feeling, aucune expérience ni aucun cœur, que cela soit dit.
Il n’empêche qu’on cogne comme c’est la mode actuellement, on envoie paître le R’n’B en déclarant le retour du rock à guitares, on joue à 17 ans comme si on en avait 45, on dit merci aux Stooges, on boit des coups avec des rock-critics qui s’enlisent un peu plus chaque jour dans la médiocrité (à penser que le soda fait grossir, on lui préfère l’eau croupie). Le groupe n’échappe pas à tous les clichés de bas-étage qui hantent aujourd’hui nos contrées et nous font passer des mioches tout juste pubères pour des encyclopédies musicales – comme si la rébellion était encore là. Un disque sommaire, lambda, pas désagréable mais toujours aussi plat. Succès assuré !