CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Marcel Detels
(chant)
-Denis Kayzer
(guitare)
-Lorenz Shranz
(basse)
-Christoph Schiming
(batterie)
TRACKLIST
1)Keep Your Tongue from Evil
2)A Clown Can Get Away With Murder
3)When the Promise of Forever Becomes a Farewell on Lease
4)Something Draws Near from Nothing
5)Elevator to Prypiat
6)The Abandoned City (Part 1)
7)And No Matter How Fast You Run - You Are Always Moving in Slow Motion
8)The Abandoned City (Part 2)
9)Ignorance Is Bliss
10)The White Fuzz
DISCOGRAPHIE
Venus d'Hamburg, Allemagne, les petits gars de Time Has Come, après un EP sorti en 2007 ainsi qu'une série de concerts ayant visiblement servi leur réputation, offrent au public ce premier album, sobrement intitulé White Fuzz. La pochette, toute de noir et de blanc (et de gris aussi, oui) fourmille déjà plus de détails. Quand vient le moment de lire les titres, il est globalement plus question d'abondance que de sobriété. Puis vient le moment d'écouter le disque... Constat: Time Has Come n'est vraiment pas un groupe qui fait dans la sobriété. Définitivement.
Ce constat se fait très rapidement, à l'écoute du titre d'ouverture, "Keep Your Tongue from Evil". Introduction en crescendo faite d'ambiances et divers bruitages, puis « BOOM »*, le groupe envoie sa sauce. Et il ne s'arrête pour ainsi dire jamais, tout au long de ce titre de plus de 6 minutes. Musicalement, on se prend dans la face une sorte de death / grindcore technique impeccablement joué et servi par un chant oscillant entre hurlement hardcore et grognements porcins aigus. À cela s'ajoutent des breaks renforcés par des lead guitares déglinguées rappelant autant Dying Fetus que Dillinger Escape Plan. Blast beats et coups de double grosse caisse s'enchainent au rythme de riffs qui changent quasi constamment. Puis vient le dernier tiers du morceau, où le tempo change considérablement. La musique devient moins dense et par là même moins étouffante. Plus accrocheuse même. Un final bienvenu qui tranche avec ce départ si fourni qu'il en est lourd aux premières écoutes.
Cette recette au final efficace se retrouve sur les titres suivants, d'une longueur cependant moins prononcée que le premier titre (entre 4 et 5 minutes). Time Has Come arrive donc à ménager l'auditeur tout au long de l'écoute de ce White Fuzz , mais cela ne suffit pas toujours, face à la masse de plans que l'on se prend au fil d'un même morceau. Un titre comme "Something Draws Nears from Nothing" devient presque pénible, car trop peu aéré. Heureusement assez court, il est suivi de la plage calme de l'album, la bien nommée "Elevator to Prypiat". Impossible de ne pas penser à de la musique d'ascenseur durant cet interlude ponctué d'interventions grind à base de blast beats et de riffs déglingués qui s'ils surprennent à la première écoute, en deviennent hilarants par la suite. Un entracte bienvenu, donc, où l'on respire avec joie, avant que les hostilités ne reviennent de plus belle. Le rythme de la première moitié du disque reprend non sans surprise, cependant conclu par le titre éponyme, hypnotique à souhait. Un final réussi.
Time Has Come délivre au final avec ce White Fuzz un album dense, clairsemé de moments de repos trop peu nombreux pour que l'auditeur puisse respirer convenablement au cours des premières écoutes. Une fois celles-ci passées, on en vient cependant à découvrir un premier album fourmillant de bonnes idées et pourvu de titres dans l'ensemble réussis, servis par une production de qualité. Reste à voir l'ampleur de la musique du groupe sur scène.
*« BOOM » is a registered trademark of TheDecline01.