CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-Stephan Necroabyssious
(chant)
-Achilleas
(guitare+basse)
-Bill (Crazy Wizard)
(claviers)
-Haris
(batterie)
TRACKLIST
1)Evil Gets An Upgrade
2)There Is No God
3)The Grim Palace
4)Darkness Falling
5)Creation Of Satan
6)The Sign of Eternal Curse
7)A Vision Of A Nameless Soul
8)Emmersing From The Immortals
9)The King Of Asine
10)Spirit Of The Tomb
11)Angel Of Revenge
DISCOGRAPHIE
Comment peut-on accepter qu’au bout de dix-sept ans d’existence et dix productions -comptant celle chroniquée ici- avoir en main un pochette aussi laide que celle-ci, alors que musicalement il est permis de jouir tellement ce dernier album est bon ?! Crowsreign est une bonne claque artistique pour tous ceux qui ne jurent que par les grosses prods de chez Univers-sale. Premier album chez Black Lotus Records, le son n’est pas des plus propres (on a connu mieux chez les Grecs!) mais Bon Dieu que la musique est bonne! Varathron prouve encore avec son Daemonic Metal joué par un line up rajeuni que le black/death mélodique et extrême a encore beaucoup de nuques à faire frémir.
Avec ses onze titres et ses soixante-cinq minutes, Crowsreign est à ce jour l’album le plus complexe et recherché du groupe, suivant la dernière production originale The Lament Of Gods de 1998. En attendant, Varathron était revenu en 2001 avec une réédition du premier album His Majesty At The Swamp. L’atmosphère générale de Crowsreign atteint une dimension extrême tout autant que mélodique vraiment intéressante. Avec un feeling encore underground, propre au style et à la manière de composer du groupe, les titres sont recherchés, tant au niveau des mélodies, alliant souvent onirisme et ambiances guerrières médiévales, qu’au niveau de la structure même des morceaux, souvent longs, témoignant d’un grand travail sur les transitions, reprises de chorus et alternances passages extrêmes/mélodiques rappelant quelque part les premiers Lord Belial dans l’utilisation des guitares sèches au service des ambiances épiques, on pourrait aussi penser au combo Necromass avec ses vocaux underground sous mixés, dans un registre black/death caillouteux.
La grande force de Varathron est sa capacité naturelle à développer des lignes mélodiques à la fois extrêmes, proches du black scandinave, et épique ("There Is No God", "Darkness Falling"…). Les claviers sont très souvent présents et soutiennent la base mélodique des morceaux, sans tomber dans le pompeux à la Stormlord. "Creation Of Satan" est un bon exemple de titre impliquant un clavier discret quand il le faut, laissant place aux riffs de guitare très convainquant le reste du temps, ne rechignant toujours pas sur les solos et parties complexes. Parvenant alors à combiner les éléments extrêmes, black/death mélodique et passages carrément atmosphériques, le résultat sonne avec une certaine richesse. "There Is No God", "The Grim Palace", "Creation Of Satan" et "Angel Of Revenge" sont les dignes représentants de ce mélange d’influences. "The Sign Of Eternal Curse" et "A Vision Of A Nameless Soul" font appel à un mid tempo, laissant place à une expressivité différente, plus lancinante où les mélodies de guitare prennent tout leur sens. Varathron sait aussi faire parler l’instrumental, dès l’introduction, proche de "Angizia", en plus occulte et travaillé, et grâce à trois autres titres du même style.
Voici donc un bien bel album prouvant que la richesse musicale ne se trouve pas dans tous les bacs et que certains groupes comme Varathron méritent largement d’être reconnu tel un combo mature et personnel. A noter pour atténuer cet élan positif qu'on pourra regretter la verve qui avait fait de Varathron un très bon représentant de la scène black metal, verve un peu cachée par la recherche mélodique de Crowsreign.