CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Ben McCrow
(chant)
-Gian Pyres
(guitare+chant)
-Tim Carley
(guitare)
-Wilson
(basse)
-Nate Gould
(batterie)
TRACKLIST
1)Nothin' but A Nosebleed
2)The Howling
3)A Return to Insolence
4)Kissing You With My Fists
5)Angel of Meth
6)A Brief Moment of Regret
7)The Body Tree
8)Get Dead or Die Trying
9)It's Like There's a Party in My Mouth (And Everyone's Being Sick)
10)Fear and Loathing in Old London Town
11)28 Days Later
DISCOGRAPHIE
Anciennement connu comme Gorerotted, le groupe revient avec un nouveau nom qui, d'après eux, les libère de ce carcan imposé par les sonorité gores de leur ancien patronyme. Mouais. Ce n’est pas pour dire, mais le nouveau nom n'évoque pas non plus des prés fleuris dans lequel s'ébattraient de gracieuses gazelles. Bref, Gorerotted est mort, vive The Rotted. Que nous apportent donc les anglais avec ce 4e album ?
Déjà, un titre amusant qui préfigure un humour très british sur le reste du CD. Parodiant le titre du film de 50 Cent (ou alors c'est un refrain de David Guetta, allez savoir qui a dit en premier « Get Rich or Die Trying »), il suffit d'un coup d'œil à la set list pour y remarquer des titres vaguement second degré qui s'éloignent, avouons-le, de l'aspect gore prédominant qui faisait loi sur les précédentes productions du groupe. Quel impact cela aura-t-il sur la musique du groupe ? Au premier abord, on sent une progression dans la maîtrise des musiciens, mais elle aurait probablement eu lieu avec ou sans nouveau nom. L'approche musicale est respectée : on est toujours en présence d'un death/grind tirant légèrement vers le punk.
Malgré tout, le groupe a légèrement baissé la vitesse et s'éloigne des composantes purement grind qui étaient plus présentes chez Gorerotted. Attention, ça reste de l'extrême, avec comme auparavant un chant qui se partage entre hurlements et growl, et les guitares sont toujours aussi abrasives et violentes. Les titres sont relativement courts - 3 minutes en moyenne - et ne s'encombrent pas de subtilités : ça riffe sec dès les premières secondes. La production s'éloigne elle aussi légèrement du death pour se rapprocher d'un mélange death/punk avec des guitares au son sale et aigu et une basse bien présente qui donne de l'ampleur à la production. Un moment de calme assez dispensable au milieu de l'album ("A Brief Moment of Regret"), mais sinon pas de baisse d'intensité - sauf pour le dernier titre sur lequel nous reviendrons.
Que ça soit "A Return to Insolence" et sa basse sautillante, "It's Like There's a Party In My Mouth (And Everyone's Being Sick)" avec son riff très punk, le titre éponyme et son refrain plus death mélodique, ou encore "Fear and Loathing in Old London Town" et son blast, il y a quelque chose de très british qui se dégage de cet album - et la couverture ne fait que renforcer cette impression. Pour conclure Get Dead Or Die Trying, les anglais choisissent l'originalité avec la reprise d'une... musique de film. Pour ceux qui ont vu le film en question - devinez lequel en regardant la tracklist - et qui ont été marqués par son thème hypnotique et répétitif, l'exercice est réussi. C'est à peine si on se rend compte que celui-ci est porté à la sauce metal, et l'effet est immédiat : on aurait presque envie de se mettre à courir pour échapper à la menace zombificatrice.
Un bien chouette album que nous délivre là The Rotted, dynamique et varié à défaut d'être très original - sauf le dernier titre - et qui donne une direction peut-être moins extrême au groupe que l'aspect gore vu et revu (et re-revu) qu'ils utilisaient par le passé sous le nom de Gorerotted, mais lui confère une personnalité plus marquée. Et indéniablement : c'est tant mieux, même si tout le monde ne sera peut-être pas d’accord.