CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Tamas
(guitare+chant)
-Ahriman
(basse+chant)
-Nicolas
(batterie)
TRACKLIST
1)Des bibles, des hymnes, des icônes...
2)La chambre des souillures
3)Neurasthenia
4)Souffre en silence
5)Ignorance enivrante
6)Interlude
7)Agonie
8)La cité des hurlements muets
9)Ballet mortuaire
10)Espoir perdu
DISCOGRAPHIE
Parti d’un Black/Thrash avec Heic Noenum Pax, puis évoluant vers un « True » Black Metal rapide et nihiliste, Malleus Maleficarum a su trouver naturellement son chemin et ce par quoi sa musique ressort de la manière la plus expressive. Des Bibles, Des Hymnes, Des Icônes… est donc le deuxième véritable album après Taedium Vitae sorti trois ans plus tôt. Résolument sombre et pur, loin de tout artifice moderne, Des Bibles, Des Hymnes, Des Icônes… parvient malgré certaines lourdeurs à dégager une ambiance haineuse et brutale.
Le line-up des Français n’a de cesse de rétrécir au fil des ans, pour concentrer le groupe autour d’un noyau central solide et passionné par ce qu’il fait. Après le départ d’un guitariste en 2000 et du chanteur Mastema l’an dernier, les trois survivants proposent un Black dans son état le plus minimaliste, reprenant les ingrédients qui fondent ce style : riffs simples, sombres et rapides, breaks de relance, roulements de transition, voix agressives. La musique reste cependant assez basique, sans réellement de surprise ou de refrains mémorables... Le chant en français reste toujours le moyen d’expression privilégié du groupe, abordant des titres explicites comme "Souffre en silence", "Agonie" ou "Espoir perdu". Les thèmes de la mort et de la souffrance sont donc privilégiés aux thèmes purement sataniques faisant la caractéristique conceptuelle principale du style et de la majorité des groupes.
Les dix titres de l’album arrivent toutefois à se distinguer les uns des autres, plus que par le passé, notamment grâce à des variations rythmiques plus riches comme le titre "Ignorance enivrante" où des passages plus calmes et sombres précèdent des blast beats furieux et des guitares à la Satyricon. Le chant est aussi plus varié en tonalité que par le passé, puisque les vocalistes sont maintenant deux, une voix agressive et directe accompagnée de manière plus éparse par le chant particulier d’Ahriman, monstrueusement hurlé, proche des performances de l’ancien chanteur, en plus extrême. Les compositions se trouvent aussi mises en relief de manière plus évidente que par le passé grâce à un son meilleur, toujours dans la veine « underground » bien sûr, mais avec des guitares plus tranchantes et une mise en valeur intéressante de chaque instrument.
"Agonie" met à mon sens tous les bons ingrédients de Malleus Maleficarum en avant, avec une introduction planante et des riffs furieux, amenés de manière presque progressive. Plus classique mais efficace, "Neurasthenia" se veut violent et persuasif dès le début, avec un rythme soutenu tout au long du morceau. Les accélérations de Nicolas à la batterie sont réellement bien menées, d’une rapidité impressionnante. Pour la première fois aussi dans la musique du groupe, des guitares acoustiques sont mêlées à d’autres saturées, venant créer une atmosphère particulière, inédites jusqu’alors. Le travail du bassiste n’est jamais mis en arrière plan, notamment dans "Ballet mortuaire", ce qui devient assez rare dans le style. "Interlude" vient sombrement reposer l’auditeur grâce à ses guitares acoustiques, avant d’attaquer sur une deuxième partie d’album tout aussi violente que la première, même si quelques intros trompent les premières secondes, comme pour "Espoir perdu", purement dans la tradition True Black. À noter cependant le final magnifique de ce titre, ambiances noires, presque mélodiques, particulièrement prenantes.
Des Bibles, Des Hymnes, Des Icônes... sera donc réussi pour les plus extrêmes qui souhaitent simplement s’enivrer d’une nouvelle galette de violence et d’inspiration morbide. D’autres seront peut-être déçus de n’y trouver justement que cela, des titres plus ou moins répétitifs à la longue, avec tout de même pas mal de clichés. Bref, Malleus Maleficarum continuera sans aucun doute à proposer une musique toujours plus extrême et définitivement noire, teintée d’un purisme évident, pour le bonheur d’une scène française en quête de futurs porte-paroles.