CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Jo Claxton
(basse+chant)
-Pete Brand
(guitare+chant)
-Mike Wurn
(guitare)
-Jon Treneff
(batterie)
TRACKLIST
1)All Set
2)Marry Me Men
3)Bunky
4)First
5)Natural Frost
6)Actual Glad
7)This Minute
8)Sirs
9)With You with Me
10)Coffee Girls
DISCOGRAPHIE
Il y a des albums qui, au-delà de leur qualité même, font plaisir à entendre. Parce qu’ils redonnent espoir, parce qu’ils s’échappent de la lourdeur et du sérieux tuant de la majorité des productions actuelles. Sirs est la preuve qu’en 2006, il y a encore de la place pour les fous dans le milieu de la musique : oui, il est encore possible de poursuivre sa vision, aussi foutraque soit-elle, et de la concrétiser par un style joyeusement bordélique.
Attention, par bordélique, on n’entend ni de la branlette bruitiste, ni ces morceaux-collages faits à partir de n’importe quoi qui restent l’apanage des feignasses en manque de reconnaissance artistique. Ici, on cause rock psychédélique qui fleure bon le local de répet’ branché sur 100 000 volts à 200 mètres du sol, là où l’on joue des embryons de morceaux brinquebalants ("Marry Me Men", "Natural Frost"), possibles tourneries hypnotiques ("Sirs") et où la candeur ("Bunky", "This Minute", portés par une voix féminine délicieusement innocente) se dispute à la sauvagerie (à peu près tout le reste). Les accords partent de traviole comme il se doit, la voix évoque autant les groupes de garage psyché de la fin des sixties qu’un John Lennon qui aurait plongé dans un bain d’acide, mais les mélodies – tordues, certes - ne sont jamais loin. Et puis, pas le temps de s’ennuyer : avec 10 titres pour 28 petites minutes, on ne risque pas de tourner à vide.
Savoir à qui s’adresse ce disque est une question qui ne se pose même pas, tant cet album semble ne s’adresser à aucun public. Trop nihiliste pour untel, trop rétro pour d’autres; quant aux amateurs du genre, forcément sectaires, il est probable qu’ils retourneront vite aux classiques. Mais encore une fois, rien que le fait que Sirs puisse être écouté par une oreille curieuse, en cet âge de règne absolu du Pro Tools et du Saint Métronome, me comble d’aise. Sus aux productions calibrées!