CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Tony Martin
(chant)
-Rolf Munkes
(guitare)
-Neil Murray
(basse)
-Andre Hilgers
(batterie)
TRACKLIST
1)The Raven Ride
2)Breathe
3)Carbon Based Lifeform
4)Satanic Curses
5)Al Sirat (The Bridge To Paradise)
6)What Would I Do
7)Changing World
8)Maximum
9)I Can’t Trust Myself
10)The Devil Speaks, The Sinner Cries
DISCOGRAPHIE
Empire est une histoire d'ex. Le groupe fondé en 2001 par des ex-Malmsteen et ex-Whitesnake a vu son line-up plusieurs fois bouleversé autour du maître à bord Rolf Munkes (Majesty). Ce dernier a vu défiler pas mal de stars (Don Airey, Anders Johannson) avant de trouver de nouveaux ex à recruter: Tony Martin et Neil Murray, tous deux ex-Black Sabbath. The Raven Ride est donc le troisième album de cette formation qui semble avoir trouvé un semblant de stabilité, et qui produit un heavy-metal à l'ancienne qui fleure bon les eighties.
Le premier riff que vous entendrez sur cet album rappelle très fortement "Sign Of The Cross" sur Avantasia, qui rappelait lui-même très fortement "Flight Of Icarus" de Maiden. Le ton est donné: Empire fait du heavy de facture classique aux tempos plutôt lents où les riffs de guitares sont simples mais efficaces. Bien que personne ne soit crédité aux claviers ces derniers jouent un grand rôle dans l'installation des ambiances et apportent une touche de modernié bienvenue. Ils ne sont utilisés que pour faire des nappes d'arrière-plan et remplir le son, ce qui confère à la production assez lisse (notamment au niveau des guitares) un impact augmenté et permet de renforcer le côté lyrique de certains titres comme "Changing World". Par contre l'ami Rolf ne brille pas par ses soli qui sont rares et totalement dépourvus de technique: sans réclamer forcément du shred de virtuose, le genre pratiqué aurait vraiment gagné à voir un vrai guitariste lead poser quelques parties inspirées.
Tony Martin est un très bon chanteur, dont la puissance, la tessirure et le vibrato font merveille dans le style abordé. On remarquera cependant l'énorme influence de Ronnie James Dio dans son phrasé et ses inflexions: sans posséder l'incroyable grain agressif du lutin chevelu, Martin adopte très souvent ses tics et ne ressort malheureusement pas grandi de la comparaison… Car s'il y a une chose que l'on sait dans le domaine du chant heavy c'est qu'il ne faut PAS se frotter au registre de Dio sous peine de se casser les dents (sauf si on s'appelle Ripper Owens). Mise à part cette similitude un peu gênante et une tendance à vouloir parfois forcer dans les aigus Martin s'impose sur la quasi-totalité de l'album comme un chanteur power-lyrique d'exception capable de supplanter techniquement beaucoup de jeunes loups. Et même s'il est moins à l'aise dans un phrasé plus moderne ("What Would I Do ?") il s'en tire avec les honneurs et constitue le grand point fort de son groupe.
Le problème avec cet album d'Empire, c'est qu'il y a peu de choses à lui reprocher mais également peu de choses à mettre à son crédit. A part le semi-ratage "Maximum" l'album ne présente que de bonnes compos de heavy-metal teintées de hard-rock, très bien chantées, bien arrangées avec une prod potable et même assez variées mais aucune pépite ne ressort de cet ensemble un peu fade bien que sympathique. Agréable à écouter et ne lassant pas l'auditeur, The Raven Ride ne réussit par contre à aucun moment à coller le frisson. Cet album de heavy-metal trouvera donc sûrement grâce auprès des fans du genre qui en ont marre de voir Dio sortir des albums médiocres, mais il ne convertira personne à sa cause.