CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Matt Tarpey
(chant)
-JT Turner
(guitare)
-Caleb Goins
(guitare)
-Nathan Smith
(basse)
-Duke Cuneo
(batterie)
TRACKLIST
1)Following Caligula
2)Calibrate The Virus
3)Watcher
4)Courtesy Bow
5)The Fall Of Rome
6)Malice In Wonderland
7)55/23
8)The Hampton Roads Fourth Annual
9)Parade Of The Blind
10)To The Nines
11)L'aeroport
DISCOGRAPHIE
Connaissez-vous la tactique dite "canadienne" au hockey sur glace lors d'un jeu en supériorité numérique ? Derrière cette notion qui peut apparaître comme un schéma tactique alambiqué pour spécialistes pointus se cache en fait un principe tout simple : plus on fait de tirs cadrés, plus les chances de rentrer le palet dans le filet augmentent. C'est mathématique. Et ce ne sont pas les dirigeants du fameux label Metal Blade qui contrediraient ce précepte en signant une pléthore de groupes de metalcore (style très en vogue ces derniers temps), dont Winter Solstice, probablement dans le but d'augmenter leurs chances statistiques de dénicher le groupe qui pourra faire mouche.
Le lecteur averti ne sera pas dupe: «toi, tu ne sais pas quoi raconter dans ta chro, alors tu te lances dans des parallèles foireux avec le hockey sur glace pour rallonger la sauce». Je plaide effectivement coupable, tant The Fall Of Rome fait partie des disques qui n'inspirent pas grand chose et qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu déjà une bonne dizaine de fois. Le seul fait de pouvoir ranger la musique du groupe dans une case bien précise ne présage déjà rien de très enthousiasmant, et les écoutes successives ne pourront aucunement dissiper ces sombres augures. Winter Solstice n'est définitivement pas la perle rare destinée à faire la différence et à tout renverser sur son passage sous les vivats de la foule en délire.
Le combo recèle pourtant un potentiel certain grâce à la technicité plus que respectable des musiciens, sachant faire une musique carrée et percutante malgré leur assez jeune âge (leur expérience se limitant à une démo et un split-album avec Dwell Beneath). Indéniablement influencé par la scène européenne et surtout At The Gates dans leur manière d'allier des riffs brutaux avec des passages mélodiques ("Malice In Wonderland", "To The Nines"), proche des compatriotes de Killswitch Engage dans les sonorités globales du disque et la production ("Courtesy Bow"), résolument hardcore dans les parties vocales ne laissant aucune place à la sensibilité (Matt Tarpey hurle inlassablement d'un bout à l'autre de la galette), tel est le résumé rapide mais quasiment exhaustif de The Fall Of Rome. Les titres se suivent et se ressemblent (si l'on exclut l'éponyme petite interlude acoustique) et seuls quelques rares passages sont vraiment capables de marquer les esprits ("Calibrate The Virus" et son intro syncopée, le final de "To The Nines" avec le chanteur de As I Lay Dying en invité).
Winter Solstice essaye de rattraper le jeu avec un concept assez osé (enfin… pour du metalcore), destiné à tracer des parallèles entre la chute et la décadence de l'Empire Romain et la société actuelle. Le groupe se revendique d'ailleurs comme étant du metal "chrétien", visant à «répandre un message de paix et d'amour de Jésus à travers du hardcore-metal». Ces intentions louables n'arrivent malheureusement pas à gommer l'aspect ni chair ni poisson de leur livraison, certes bien exécutée et maîtrisée, mais manquant singulièrement de personnalité pour pouvoir s'imposer.