CHRONIQUE PAR ...
Dizayeure
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Thorbjörn Englund
(chant+guitare+basse)
TRACKLIST
1)Sky Travellers
2)The Priest
3)Northman
4)Bloodshred
5)Like Ships in the Night
6)Nosferatu
7)Wild Winter Nights
8)And So We Remember
9)Each Night We Die
10)Twisting Your Tail
11)The Hunter
12)Retaliation
13)Winterlong
14)Judgement Day
15)The Prediction of Mr King Hubbart
16)Dragon Breath
17)The Heartland
18)Elements
DISCOGRAPHIE
Je n’avais jamais entendu parler de Winterlong avant de chroniquer ce Longing for Winter, compilation de sept années de carrière qui ont vu défiler quatre albums. Aussi innocent que l’agneau venant de naître face à ce best-of, je m’en vais donc gaiement vous parler exclusivement du contenu de ce disque, de la Musique à proprement parler, sans considération aucune du genre « il manque tel ou tel titre majeur » ou « l’album MachinTrucOfFire n’est pas assez représenté sur ce best-of » comme on peut en lire constamment dans les chroniques de compil’.
Derrière le nom Winterlong se cache en fait un homme : Thorbjörn Englund. Chanteur et shredder avant tout, titillant parfois de la basse, il a fait appel tout au long de sa carrière à différents batteurs et claviéristes. Sur chaque titre l’emphase est donc bien entendu mise sur les voix et les guitares, tandis que batterie et claviers se retrouvent à jouer les accompagnements, sans grandes démonstrations de technique ni recherches musicales poussées. Mettons les choses au clair de suite : on a affaire ici à du power métal à claviers basique, avec arrangements électro. C’est mélodique, ça galope, ça shredde toutes les deux minutes, parfois avec succès, la plupart du temps sans. La première chose qui saute aux yeux quand on regarde la track-list, c’est que cette compilation ne comporte pas moins de dix-huit titres, dont quatre inédits, pour une durée totale de 1h20min. Ca peut paraître long, et comme nous allons le voir : ça l’est…
Longing For Winter est une compilation très inégale : de bons titres tels que "Northman" ou "Twisting Your Tail" côtoient des titres beaucoup plus moyens, par exemple "Nosferatu" ou "The Hunter". La majorité des riffs sont pour la plupart bien sympas ("Retaliation", "The Priest", "The Heartland" ou encore "Like Ships in the Night", dont le riff principal est furieusement inspiré, pour ne pas dire pompé, sur un certain "Du Hast" de qui-vous-savez). Les refrains sont souvent accrocheurs, par exemple ceux de "And So We Remember" ou "The Priest". Certaines mélodies sont très bien, et le chant heavy n’est même pas désagréable. Mais alors, me direz-vous, pourquoi une telle note ? Et bien pour deux raisons : d’abord parce que cette compilation aurait beaucoup gagné à être raccourcie du tiers, voire de la moitié de ses chansons. Mais également parce que les solos sont pour la grosse majorité très peu inspirés, et tiennent plus du branlage de manche qu’autre chose.
Des solos inefficaces ? Un comble pour un groupe de power métal. Tous ne sont pas à jeter, heureusement. En général les solos à inspiration néo-classique, tels que l’on peut en entendre sur "Judgement Day" ou "The Priest", sont très bien. Mais dès que le shredder enfoui au fond de Thorbjörn se réveille et nous sort des solos longs et imbuvables, la qualité des titres baisse soudainement de façon exponentielle. Et la présence sur cette compilation de "Bloodshred", solo Malmsteenien long de 4 minutes reprenant l’air classique de "The Flight of the Bumblebee" que l’on aura vite fait de sauter (en tout bien, tout honneur bien sûr), est un non-sens total. Notons finalement que l’on trouve des arrangements plutôt sympathiques sur certains titres : de l’électro ("And So We Remember", "Like Ships in the Night") et des claviers atmosphériques à tendance symphonique ("Twisting Your Tail", "Dragon Breath" ou encore "Elements").
Finalement, on trouve plein de bonnes idées sur Longing For Winter : de bons riffs, des arrangements pas trop mauvais, des mélodies accrocheuses et une production globalement bonne. Hélas la petite dizaine de bons morceaux est noyée entre les mauvais solos et les chansons médiocres qui n’ont absolument pas leur place dans cette compilation. Celle-ci aurait donc beaucoup gagné à délaisser une bonne moitié de ses titres, car il est quasiment impossible de l’écouter en une traite (1h20 la bête tout de même) sans s’ennuyer à un moment ou un autre.