CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
- Capt’ain Roses
(guitares+voix)
- Benoît Popol II
(claviers+voix)
- Wladimir Ohrelianov II
(Basses+voix)
- Yüla Slipovitch
(Batterie+voix)
- VaGoDor Deu Sahpun
(saxophones+clarinette)
- Tzom Trümb
(trombone)
- Siphon Trounezöhle
(guitares+machines+samples+percussions)
- Jules Lefranc-Gaulois Kaïser
(percussions)
TRACKLIST
1)Boum Boum Yüla !
2)Valdez Retro Maldito Seveso
3)Ruben with the Pippermint
4)La complainte d'Yvette H.
5)Alchimie malhabile
6)L'âge du cuivre
7)Furtive
8)Bossa 'na bossa
9)Préavis de grève
10)La procession des Imbéciles
11)Un autre chemin que la violence ?
12)Lâche cette cuillère !!!
13)La routine habituelle [Les Gaugau... Les Gaugau... Les Gaulois !!!]
14)Nice Trap
15)Café La Main Verte
16)Sombre gloire
17)Wagadey wagadey wagadey wagadey wagadey Woy Heeeee : Woille Hey
18)Pour quelques mollards de plus
19)Hymen
20)Sensual Lips and Magic Tricks
21)Menstrual Fix and Phallic Sticks
22)Fils-phoque au gingembre
23)Olé !
24)All Blacks
25)Mrs Râ et Amon Aclack ont une fille à tête de chat ?
26)Illusions
27)Salle d'attente – Pasteurisation
28)Confrérie de l'intox
29)Choc post-opératoire
30)Ferme les yeux, tu vas tacher tes lunettes !
31)J'ai éjaculé une boîte de mouchoirs !
32)De Saint Calais à Bétlehem en trafic
33)Le Tupperware de la Mer Morte
34)Agrabah
35)VaGoDor Deu Sahpun [Introduction au Rastafarï Vénusien Albinos]
Etc...
DISCOGRAPHIE
Après un premier essai nucléaire d’explosion canardesque, Sebkha-Chott a décidé de remettre le couvert. L'occasion rêvée pour prendre un nouveau ticket pour cet univers complètement déjanté. Mais la grande question aujourd’hui sera de savoir si Sebkha-Chott a suffisamment aménagé son paysage musical pour le rendre plus attractif pour les visiteurs imprudents qui désireraient s’y rendre. Et comme le groupe avait une large marge de progression après leur premier opus, ce voyage s’annonce des plus excitants !
Pour ceux qui ne seraient pas au fait de la mixture frappadingue proposée par le groupe, sachez qu’il officie dans un joyeux bordel qui aurait tout à fait sa place à côté d’un Mr Bungle ou d’un Unexpect (ce qui tombe plutôt bien vu qu’ils tournent ensemble !), le côté zheulo-salsa-ska barré en plus. Comme c’est souvent le cas dans ce genre musical plus ou moins underground, le premier album souffrait d’une production pas terrible qui avait pour conséquence des parties électriques souvent cheapos . La section vocale était aussi un peu à la traîne, notamment du côté masculin. Sachez cependant que ces deux aspects se sont vus grandement améliorés pour cet opuscrit.
En effet, les parties metal extrême sont cette fois beaucoup plus convaincantes et particulièrement bien amenées. Du thrash héroïque au death crasseux, le groupe saute avec une joie non feinte entre les genres via un humour corrosif. L’album ne se prend d’ailleurs pas au sérieux une seconde avec une approche vraiment désopilante. Mais ne pensez pas une seconde que le collectif chottien cacherait des carences musicales sous couvert humoristique, car le groupe fait encore une fois preuve d’une maîtrise technique de haut vol avec son lot d’harmonies de cuivres dissonantes RIOnesques, de changements rythmiques intempestifs et proguisants ou de breaks Bunglelo-sautillants parfaitement bien amenés.
Concernant le niveau vocal, il s’est grandement amélioré. Tout d’abord, le chant masculin clair est beaucoup plus convaincant et le chant féminin lyrique fait merveille en hantant la galette dès qu’il le peut. Par contre, le chant extrême tombe souvent dans le gimmick et reste encore à améliorer. Mais ce qui surprend le plus, c’est l’effort mélodique consenti ! Contrairement au premier opus, plusieurs mélodies relativement efficaces ont fait leur apparition. Ainsi, à la manière des parties instrumentales qui sautillent dans tous les sens et les genres, le chant variera à l’envie en accrochant l’oreille comme sur l’enchaînement imparable du disco déglingué "Sensual Lips and Magic Tricks" et du metalo épico crétin "Menstrual Fix and Phallic Sticks" d’une efficacité et d’un humour à toute épreuve.
La contrepartie de la formule proposée par le disque sera bien évidemment d’ordre temporel puisque les nombreuses subtilités prendront du temps avant d’être bien appréhendées par l’auditeur. On s’amusera donc à noter les innombrables références (on passe quand même d’Univers Zero à du funky disco sur certaines parties !) et autres structures inhabituelle sur le long terme (chaque écoute apportant son lot de nouveauté). Malheureusement, il y a un aspect vraiment décevant concernant Nagah Mahdi. Les morceaux (48 titres !) sont tous beaucoup trop courts (de 08 sec à 3 min). Du coup, les idées musicales ne sont jamais réellement développées (alors qu'on aimerait tant !) et les transitions, entre les genres et les ambiances, trop abruptes. Pour finir, nous ajouterons à ce triste constat l’impro Soul Coït aves ses 12 longues et pénibles minutes qui n'apportent pas grand chose.
Sebkha-Chott est donc clairement sur la bonne voie avec ce disque. La production, les idées et l’exécution forcent le respect. Mais il est vraiment dommage que la structure du disque soit aussi éparse, laissant trop peu de temps aux morceaux pour s’envoler vers les cimes du genre. Si pareil format peut s’avérer payant en live, gravé sur cd il l’est malheureusement beaucoup moins, un peu à la manière du Suspended Animation de Fantomas . En résulte une grosse frustration pour l’auditeur qui aimerait que le groupe prenne un peu plus son temps. Mais ce n’est que partie remise.