CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Michelle Darkness
(chant+guitare)
-Kirk Kirker
(guitare)
-Sad Dir
(guitare)
-Rainier Sicone di Hampez
(basse)
-Lusiffer
(batterie)
TRACKLIST
1)Dead City Lights
2)Killhoney
3)Anthem for a New Wave
4)Hurter
5)Die Lover Die
6)Let Sleeping Gods Lie
7)My Crying Veins
8)Pain Hates Me
9)The Sickness Crown
10)Ghostdance
11)Sunday Mourning
12)Bury Me Down (The End)
DISCOGRAPHIE
DEA de Gothisme. Examen d’histoire du gothique : le plagiat. « Vous étudierez le plagiat des ténors du genre par les groupes de metal gothique actuels. Vous axerez vos arguments autour d’un seul exemple, en prenant le dernier album sorti cette année d’un groupe quelconque. Votre exemple doit être un cas d’école, et les arguments clairs. Votre rédaction fera entre 2500 et 5000 signes, vous avez 50 minutes. Pas de sortie autorisée avant 30 minutes.»
L’essai solo de Michelle Darkness, leader du groupe, n’avait pas reçu un accueil chaleureux en nos Terres Éternelles. Il faut dire que le pseudonyme ridicule du guitariste-chanteur n’aide pas (et ses compères dans End of Green tentent tant bien que mal de concourir avec lui sur ce terrain). Mais au-delà, la musique plagiait sans honte aucune Paradise Lost, ce qui ne lui fut pas pardonné. Il faut dire qu’à l’écoute de The Sick's Sense, tout s’explique, ou au contraire, devient encore plus troublant. End of Green n’étant rien d’autre qu’un groupe plagiant … Paradise Lost, et oui. Et dans une mesure encore plus importante, Type O Negative, ni plus ni moins. Encore que le terme plagiat est un peu fort, The Sick’s Sense n’étant pas non plus un blind test géant où l’on retrouverait épars des extraits de morceaux des deux grands du metal gothique.
Nous parlerons donc plutôt d’influences mal dégrossies et un peu trop évidentes. Encore que rien qu’avec le chant, End Of Green est candidat au procès pour violation du droit d’auteur. Le grain de Michelle Darkness, ainsi que les effets, sont une copie conforme de ceux de Peter Steele. Le chanteur du groupe allemand copie au détail près le maniérisme vocal du géant vert. Ecoutez un peu "We Hate Everyone" de Type O Negative, puis "Killhoney" pour comparer, c’est édifiant. Ce n’est donc pas avec le chant qu’End of Green tentera d’imposer sa personnalité. Ni les émotions, pour ce que cela importe. La tristesse que veut nous faire ressentir Darkness semble tellement édulcorée, tellement fausse que cet univers en carton-pâte sur lequel il déclame des paroles nunuches ne tient jamais debout. C’est seulement lorsque son timbre est accompagné d’une guitare sèche, sur une chanson plus dépouillée que le reste, "Bury Me Down (The End)", que quelques émotions passent.
Pour un groupe avec trois guitaristes, il est normal que ce soit cet instrument qui se taille la part du lion dans les compositions. Ne vous attendez pas non plus à des démonstrations de virtuosité ou des lignes de twin leads. Les trois gratteux jouent les mêmes accords. Riffs bateaux, lignes mélodiques facilement mémorisables, tout cela est tellement proche du gimmick que vous aurez forcément l’impression de l’avoir entendu quelque part. Il faut cependant reconnaître la capacité d’End of Green à écrire des refrains catchy, ce qui est le but de l’opération. De ce point de vue là, l’album pourrait être une franche réussite, si ce n’est le manque si flagrant de personnalité. Dans leur volonté de faire du metal gothique, les allemands mettent une application trop scolaire et académique à reprendre exactement les codes du genre.
End of Green nous sert donc de la soupe : un album sans aucune personnalité, des lignes de chant pompées, des plans bateaux et un univers sans charme. Seul crédit pour le groupe, c’est catchy et ca reste en tête. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Les fans du genre écouteront Bloody Kisses une fois de plus en attendant la relève à ses groupes fétiches.