CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
5/20
LINE UP
-Johnny Gioeli
(chant)
-Axel Rudi Pell
(guitare)
-Volker Krawczak
(basse)
-Ferdy Doernberg
(claviers)
-Mike Terrana
(batterie)
TRACKLIST
1)Higher
2)Ain't Gonna Win
3)Angel Eyes
4)Crossfire
5)Touching My Soul
6)Emotional Echoes
7)Riding on an Arrow
8)Tales of the Crown
9)Buried Alive
10)Northern Lights
DISCOGRAPHIE
Après un album live et un album de reprises, quoi de plus logique qu'un nouvel album d'Axel Rudi Pell ? Surtout que le dernier en date (Mystica) remontait à deux ans... hé oui, déjà ! Il ne fallait surtout pas briser cette routine de sortir un album tous les deux ans, non surtout pas ! Annoncé par Axel Rudi Pell lui-même comme plus moderne que ses derniers disques, rapidement on sent l'impact qu'a pu avoir l'album de reprises sans intérêt, Diamonds Unlocked. En effet, Tales Of The Crown est plus pêchu que d'habitude, avec moins de ballades interminables, c'est déjà un bon point.
On le sait, Axel Rudi Pell tourne méchamment en rond sur ses albums et ce n'est pas Tales Of The Crown qui viendra inverser la tendance. La nouveauté, il faut vraiment la chercher ici... toujours les mêmes mid-tempos hard rock, avec un Johnny Gioeli qui n'en finit plus de brailler, un Mike Terrana qui bûcheronne tout le long – on soulignera au passage sa fidélité étonnante à Axel Rudi Pell là où il n'a pas hésité à planter plusieurs groupes allemands ces dernières années (Metalium et Rage pour ne pas les nommer) - des claviers « soupe » derrière, réunissant les pires clichés du metal, surtout sur les refrains. Rien de surprenant quand on voit qui est l'ingénieur du son de tout ça... l'infâme Charlie Bauerfeind, le champion des productions standards allemandes, toujours prompt à faire sonner un groupe de metal allemand comme un autre groupe de metal allemand, un son lisse, mou, lourd, tuant le peu de nuances qu'il reste à la musique d'Axel Rudi Pell. Les pauvres Helloween en savent quelque chose depuis pas mal d'années maintenant, eux qui voient leurs productions massacrées depuis Rabbits Don't Come Easy.
Et Axel Rudi Pell dans tout ça ? Voilà qu'il nous refait le coup de singer Ritchie Blackmore dès le premier morceau, cela devrait donner du grain à moudre à ses détracteurs. La petite intro gentillette d'"Higher" sonne comme du Rainbow, même chose pour le gros riff qui suit, lourd et épais... C'est dingue comme ses compositions sont toujours construites de la même façon, avec un Johnny Gioeli qui cherche sans cesse à jouer la carte de l'émotion bon marché sur les refrains, en s'époumonant encore et encore alors qu'il n'a pas de bonnes mélodies à chanter. La suite est dans le même moule, c'est-à-dire des mid-tempos mous, ennuyeux, déjà entendus 10 000 fois et sans aucun intérêt ("Ain't Gonna Win", "Riding on an Arrow", "Buried Alive"). D'autant plus que sur ce style de morceaux, la guitare d'Axel Rudi Pell ne dégage rien de spécial par rapport à tous les guitaristes de hard rock/heavy metal du circuit, sauf bien sûr pendant les parties solos où on entend bien qu'il maîtrise son affaire.
Comme d'habitude, c'est surtout sur les ballades où son jeu s'épanouit. Et ce ne sont pas les quelques titres speeds quelconques qui viendront relever le niveau ("Angel Eyes", "Northern Lights"). Il y a bien un ou deux refrains réussis dans le tas, "Crossfire" par exemple ainsi que la ballade (la seule de l'album cette fois) "Touching My Soul" qui parvient à faire illusion, sur laquelle Axel Rudi Pell nous la joue « Regarde un peu mon toucher comme il est divin », sans oublier l'instrumental "Emotional Echoes" mais ça fait léger. Toujours les mêmes riffs, les mêmes mélodies, toujours la même chose, franchement, il faut vraiment en vouloir... On rappellera au passage que Yngwie Malmsteen (dont le dernier album, Perpetual Flame, est bien moisi, il fallait que ce soit dit !) se fait casser exactement pour les mêmes raisons mais bizarrement, Axel Rudi Pell semble épargné, le capital sympathie aidant sans doute.
Il va de soi que les fans devraient pouvoir se contenter de cette galette ; toutes les qualités d'ordre technique sont réunies. Même chose pour les personnes qui ne connaissent pas trop la discographie du bonhomme, la pilule devrait passer sans problème puisque c'est la même chose qu'avant. Pour le reste, heureusement que la pochette, elle seule, est à la hauteur ; les illustrations restant certainement le dernier intérêt de ses disques.