CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
9/20
LINE UP
-B. Rakidzija
(chant)
-M. Sirac
(guitare)
-H. Krahl
(guitare)
-A. Palma
(basse)
-T. Janiszewski
(batterie)
TRACKLIST
1)Godparade
2)Kill Bastard Kill
3)Revolution Restart
4)Camouflage
5)Moral Masquerade
6)Jokers
7)The Great Monologue
8)Zenith
9)Full Vanity Fair
10)Egoism Divine
11)Diva Messiah
DISCOGRAPHIE
En route depuis quelques années déjà (1998), Luna Field propose son nouvel et deuxième album Diva, après Close To Prime en 2003. Pour ce travail, le groupe allemand quitte Season Of Mist pour se rendre chez Black Lotus. Si l’origine de cet album est de nous faire sombrer dans la perversion et la décadence, le death metal de Diva nous fera plutôt plonger dans l’ennui et le doute. Finies les influences black metal, ou s’il en reste, elles sont si peu nombreuses qu’elles se noient bien vite dans le reste. Luna Field se concentre maintenant sur un death assez efficace dans l’exécution, mais trop plat dans l’esprit. Pourquoi diable se cantonner à ce style s’il ne déroge en rien de la musique de tout autre groupe ayant la possibilité de nous en offrir ?
En fait, oui, Luna Field montre qu’il sait faire du death, plutôt nordique/allemand de surcroît, avec une technique honnête et le sens des riffs qui attaquent. Mais de la part d’un groupe comme celui-ci, on se serait attendu à plus de personnalité, et non un enchaînement de plans téléphonés. On retrouvera dans certains riffs quelques passages death/thrash rappelant le groupe français Destinity. Le but étant ici d’approcher un état de violence et dépravation certaine, on ne retiendra que cette violence, nue et parfois sans âme, qui, si elle parvient à défouler les deux premières écoutes, s’avère assez monotone à la fin. Il y a en effet peu d’hétérogénéité dans compositions, qui fait d’une part que l’on a du mal à suivre la progression d’un titre et d’autre part que l’on a encore plus de mal à distinguer un titre d’un autre. Et puis ce Diva ne met pas assez en avant les quelques arrangements mélodiques de claviers qui interviennent ici et là, ne serait-ce que pour respirer un peu et ajouter une touche personnelle ou appuyer l’ambiance. "Revolution Restart" utilise par exemple quelques samplings. Un titre comme "Moral Masquerade" en aurait bien eu besoin. Dommage.
Heureusement tout n’est pas à jeter. Parmi les titres qui valent la peine, on trouvera d’abord "Kill Bastard Kill", avec son inspiration assez polonaise (je pense à Decapitated) dans l’exécution de riffs pointus et déstructurés. "Egoism Divine" donne un peu d’espoir avec une approche différente, aussi rapide que le reste mais doté d’une certaine ambiance cosmique et noire. Les quelques soli qui agrémentent cette compo ajoutent à l’ambiance. Plus gras, plus lourd et peut-être plus inquiétant, "Full Vanity Fair" écrase l’ambiance avec des guitares lentes et grasses, tout comme le chant de Rakidzija, très guttural et sans concession. Même si ce titre semble un peu long au bout d’un moment, on appréciera ce changement de cadence. Enfin et pour finir sur un titre sympa, "Diva Messiah" nous emmène sur sept minutes dans un monde noir et onirique, guidé par une narration lente et susurrée. Musicalement, c’est le titre le plus lent et surtout le mieux interprété par le groupe. Pourquoi avoir attendu la fin du disque pour un titre comme celui-ci ? L’influence black/doom se veut très convaincante et parviendra, après toutes les déceptions du début, à nous donner une sensation de soulagement. Les claviers sont bien utilisés, le chant clair/guttural varie de manière inattendue et donne de l’ampleur au morceau.
Je suis un peu dégoûté de voir autant de vide dans un album pour aussi peu de bonnes choses. Et le pire est que ces bonnes choses le sont vraiment. Impossible donc de se faire un avis global sur ce groupe, tout de même produit par Alex Krull (Atrocity/Belphegor). Alors attention aux fans, et pour ceux qui recherchent la personnalité, passez vote chemin.