CHRONIQUE PAR ...
Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Tom Morello
(guitare+chant)
-The Nigthwatchman
(guitare+chant)
TRACKLIST
1)The Fabled City
2)Whatever It Takes
3)The King of Hell
4)Night Falls
5)The Lights Are On in Spidertown
6)Midnight in the City of Destruction
7)Saint Isabelle
8)Lazarus on Down (featuring Serj Tankian)
9)Gone Like Rain
10)The Iron Wheel (featuring Shooter Jennings)
11)Rise to Power
DISCOGRAPHIE
B(l)ack dans les bacs. Vous vous souvenez de moi, hein ? Mais si, faites un petit effort. Le Nightwatchman, l’homme venu l’année dernière avec son premier album solo, vous conter fleurette histoire de soulager vos frustrations les plus inhibées et de guérir - le concernant - sa schizophrénie latente. Non, cela ne vous dit plus rien. Faites un petit crochet par mon précédent album One Man Revolution et poursuivez votre chemin. Si je vous dis Tom Morello, vous me replacez mieux maintenant…
Et vous n’êtes pas les seuls. Le département marketing de mon petit label a jugé bon cette année de faire figurer ma véritable identité sur la pochette. Signe que je vais mieux, et que j’ai plutôt intérêt à casser véritablement la barraque (Barack ?) avec mon deuxième effort. Remarquez, avec Sony/BMG, on ne se doit rien. Cette remarquable entreprise s’occupe également de mon autre fonds de commerce : la Rage Contre La Machine. Une humble formation bien connue de vos contrées. Nous sommes venus à deux reprises vous honorer cette année, vous les Français, dans une petite salle des fêtes (Bercy, juste à côté de votre Hôtel des Impôts) et dans un terrain vague en banlieue de Paris (Rock en Fête que cela s’appelait). Depuis je me porte mieux, mais j’ai encore des choses à dire.
Alors avec Fabled City, je poursuis mon chemin. Onze morceaux, pas un de plus, pas un de moins dans la même veine que les treize proposés il y a tout juste un an. D’ailleurs à peu de choses près, j’aurais pu vous les offrir en même temps. Mais bon, un seul CD de plus de vingt pistes vous aurait gavé et un double-album en guise de premier opus solo vous aurait semblé au mieux téméraire et au pire prétentieux. J’ai coupé la poire - pardon l’ensemble de mes compos - en deux et vous offre deux CD (mais pas pour le prix d’un, hein). Et ce par souci de cohérence. Mon premier effort en avait surpris plus d’un. Surpris de me savoir capable 1) de jouer de la guitare sèche, 2) chanter à la manière d’un Johnny Cash meets Leonard Cohen (édifiant sur “Gone Like Rain”). Alors si j’étais retourné à l’électrique pour mon deuxième disque, les mêmes auraient été déçus. De plus, j’ai un groupe pour faire le malin avec ma guitare custom et mes frigidaires d’effets.
Grosso modo, pas de surprise à l’horizon : je pousse toujours la chansonnette accompagnée de mon éléctro-acoustique. Et je fais cela plutôt bien, tellement bien que vous n’avez même pas l’impression d’avoir changé de disque entre celui-ci et le précédent. Et pourtant, si, vous écoutez bien Fabled City. Okay, je vous le concède : les pochettes se ressemblent. Et les pistes aussi. Je m’auto-cite en somme. “Whatever It Takes” est un titre hommage au slogan décoratif ornant ma guitare électrique (subtil) mais aussi et surtout une ode à la réflexion constructive, nécessité absolue dans mon pays natal. Vive la protest song comme à la belle époque des Dylan, Neil Young et consorts. Certes, j’ai un peu plus les moyens que mes aînés en leur temps, mais aussi que l’année dernière. D’ailleurs, le son s’en ressent puisque j’ai pu m’adjoindre les services d’une orchestration et de violons un peu pompeux que j’emploie à dose homéopathique (“Night Falls”).
Et tant que nous sommes dans le registre des différences qui font la différence, soulignons les participations de quelques copains. À ma gauche (?) et piste 8, mon pote Serj Tankian qui assure les chœurs ainsi que le minimum syndical sur “Lazarus on Down.” Et à ma droite, piste 10, Shooter Jennings dans un registre forcément country sur “The Iron Wheel”. Dépaysement garanti pour toi, petit mangeur de grenouilles. En plus avec mes titres “Saint Isabelle” et “The Lights Are On in Spidertown”, je vous fais faire un créneau vers des terres irlandaises et andalouses. Bon, l’Irlande, je vous avais déjà fait le coup avec “The Road I Must Travel” sur mon précédent opus. Mais le solo typé flamenco, j’en suis plutôt content. N'espérez pas pour autant que je joue comme Paco de Lucia: j'ai juste tentez le coup histoire de... Ouais histoire de vous dévoiler encore une autre facette de ma personnalité multiple.
Il est peut-être temps de vous faire mes adieux cette fois. J’ai (sûrement) du pain sur la planche maintenant que le chanteur de mon humble combo RATM est de retour. Entre les tournées mondiales et les obligations contractuelles de plancher sur un nouveau CD et DVD Live, le temps va me manquer. Par ailleurs, mon pote Barack Obama est devenu le premier Président afro-américain des USA et mon esprit protestataire va probablement s’apaiser de lui-même. Il n’y aura plus lieu de publier un troisième opus acoustique. Remarque, on ne peut jurer de rien. À bientôt quand même.
PS : je réfléchis quand même à la possibilité de réaliser ton rêve, tu sais, un CD de gratte électrique avec tout plein de riffs hard-funk et de chorus à la Whammy.