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CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9/20

LINE UP

-Tadashi Goto
(claviers+programmation)

-Ty Tabor
(guitare)

-Sean Conklin
(guitare)

-Chris Poland
(guitare)

-Tony Levin
(basse)

-Tony Franklin
(basse)

-Randy George
(basse)

TRACKLIST

1)Karma
2)The Cycle of Suffering
3)Inner Circle
4)The Deepest Depression
5)Werther Effect
6)Inner Peace
7)The Darkest Years
8)Flow Like Water
9)The Night of Destruction
10)Liberal Paradox
11)Never Free
12)The Spirits Within

DISCOGRAPHIE

Innervisions (2008)

Goto, Tadashi - Innervisions
(2008) - fusion metal prog - Label : Progrock Records



Dans la famille « Paie ton Bontempi », Tadashi Goto fait très fort et n’a honte de rien. D’entrée de jeu, sans sommation, il balance une boucle de claviers stridents qui ferait rougir jusqu’au père Rudess tant elle respire le mauvais goût parfaitement assumé. La boîte à rythmes entre en scène, les guitares hargneuses sont de la partie, et en moins de temps qu’il ne faut pour dire « molette de pitch » l’auditeur non sensibilisé aux joies du fusion-metal-prog prend ses jambes à son cou. Quant aux amateurs du genre, il n’est pas dit non plus qu’ils restent jusqu’au bout de la séance…

Comme bien souvent dans ce genre d’exercice, monsieur Goto a fait péter le carnet d’adresses et a convié quelques pointures pour faire parler la poudre : ainsi, Ty Tabor et Chris Poland – oui, le même qui a joué dans Megadeth – passent en coup de vent immoler leur six-cordes, tandis qu’à la basse officient des pointures comme Tony Levin ou Randy George. Est-ce que ça fait la différence ? Pas vraiment, et il n’y a guère que Levin qui se démarque sensiblement lors d’une belle prestation aérienne sur "Flow Like Water". Pour le reste, on navigue dans les eaux stagnantes du déraisonnable propre à ce type d’exercice, avec une surenchère qui parvient à être jouissive lorsqu’elle franchit les frontières de l’absurde, comme ces samples sporadiques mais incongrus sur "Inner Circle" qui le transforment en générique télé sous psychotropes. Les amateurs de morceaux impossibles à la Planet X prendront pareillement leur pied avec la partouze règlementaire "The Deepest Depression", qui colle la banane à force de ne rien se refuser. C’est bien là que les choses deviennent intéressantes, non ?

Et puis il faut dire que ce Innervisions présente une particularité intéressante – en plus d’avoir piqué son titre à un album de Stevie Wonder – c’est que le son est cradissime. Ultra-saturé, à faire passer Death Magnetic pour un concert d’Étienne Daho enregistré depuis les WC du troisième étage, cela change malgré tout des productions ultra-proprettes auxquelles nous sommes le plus souvent habitués dans des disques instrumentaux. Et ce n’est pas sans avoir son charme : quand ça cogne dur, ça ne fait pas de cadeaux. En témoignent le sus-cité "The Deepest Depression" ou l’écrasant "The Darkest Years" qui de ce fait gagnent leur place de deux seules tueries de l’album. Car à l’inverse, quand le ton se veut posé voire méditatif, on n’y croit pas une seconde, et des morceaux comme "Inner Peace" ou "The Spirits Within" se ratatinent complètement tant leur mièvrerie ne paraît pas en place.

On pourrait passer outre ce défaut si le reste du disque ne souffrait pas des deux écueils trop souvent rencontrés auprès d’albums lambda du genre : l’incapacité de transmettre une simple émotion à travers une musique technique, et surtout la propension de Tadashi à griller toutes ses cartouches passée la première moitié du disque. Pour le premier écueil, tout joue contre Tadashi : ses mélodies sont dramatiquement gnan-gnan quand il s’y met ("The Spirits Within", encore) et autant ses sonorités pouêt-pouêt se justifient quand il faut lâcher la sauce, autant elles tombent à plat dans un contexte plus « intimiste ». Pourquoi ne pas s’être contenté du piano pour jouer la carte sensible ? Et ce n’est pas l’usage de la boîte à rythmes, désespérément plate, qui va arranger les choses… quant au second problème, il devient flagrant passé "Flow Like Water" tant on dirait que le pilotage automatique a été enclenché sur les trois morceaux suivants : intro toute en bruitages de la part de Tadashi, puis entrée du thème archi-revu en passant obligatoirement par la case solo... las, le cœur n’y est pas, et notre oreille a depuis longtemps quitté la route.


Assumer son mauvais goût était une chose ; maintenir l’auditeur en haleine en était une autre, et Innervisions n’y parviendra pas le long de l’heure dans laquelle s’ensuivent des barouds d’honneur prenants au début, franchement irritants en bout de course. En écourtant le propos et en se concentrant sur l’agressivité virtuose, Tadashi Goto aurait pu tirer profit de l’aspect cradingue qui ressort de l’ensemble. C’était bien parti ; ça a moins bien terminé…


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