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CHRONIQUE PAR ...

10
Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Frode Forsmo
(chant+basse)

-Mats Lerberg
(chant+guitare)

-Erlend E.Nybø
(guitare)

-Jon Borgerud
(claviers)

-Anders Eek
(batterie)

TRACKLIST

1)The Will to Die
2)Those Fated to Fall
3)The Strength to End It
4)The Elusive Light
5)In the Fathoms of Wit and Reason
6)Towards the End
7)Let Us Die Alone
8)The Absence of Heaven
9)Hunger
10)Fallen One

DISCOGRAPHIE


Funeral - As The Light Does The Shadow
(2008) - death metal doom metal orchestral - Label : Indie Recordings



Groupe maudit par excellence après le décès de deux de leurs musiciens, les Norvégiens de Funeral reviennent un an et demi après le controversé From These Wounds, album exutoire mais très différent du style jusque là pratiqué par le groupe. En effet, après un long silence de quatre ans, cet album ne reprenait que très peu les éléments de Tragedies, voire To Mourn Is a Virtue, tout comme le nouvel opus est dans la parfaite lignée de son prédécesseur...

Exit donc le côté gothique renforcé par le chant clair féminin, la douce mélancolie empruntée aux vieux My Dying Bride et la variété typique du doom/death mélodique. Comme son prédécesseur, le nouvel album est un gros bloc uniforme et pour le moins lassant. Outre les titres de morceaux et les paroles complètement à côté de la plaque ("The Will to Die", "The Strength to End It", "Let Us Die Alone"… le catalogue est complet !), le style pratiqué ici, en dépit de l’apport d’un orchestre complet qui n’est là qu’en appui des instruments traditionnels, reste identique à celui d’une pelletée d’autres groupes : lourdeur, rythmiques lentes et appuyées, compositions longues et schémas répétitifs à l’envi – tout y est. Bien entendu, l’orchestre participe à l’oraison funèbre, mais les plans purement metal ont du mal à s’imbriquer avec l’arrière-plan orchestral, souvent mal mixé et terriblement daté.

En fait, n’est pas Candlemass ou My Dying Bride qui veut. Le chant inexpressif, monocorde, grave et clair à deux voix retravaillé en studio (pas de growls sur cet album) est repoussant au possible ("The Will to Die", "The Elusive Light", "Fallen One": n'en jetez plus!) et renforce l’absence de dynamique des riffs, pour la plupart franchement convenus et déjà entendus mille fois. Lorsque l’on se rend compte que l’on a en plus affaire à un album de soixante-douze minutes et dix longs morceaux, on est prêt à se pendre, mais pas à cause de la musique du groupe. Groupe qui, d'ailleurs, perd petit à petit des échelons dans le domaine dépressif (osez comparer Tragedies à As The Light Does The Shadow, vous sentirez la différence tout de suite). La participation exceptionnelle de Robert Löwe, décidément sur tous les fronts en ce moment, sur un des rares sursauts de l’album ("In the Fathoms of Wit and Reason") ne change pas grand-chose à la donne, bien trop longue pour plaire sur la durée. Quatre morceaux de moins auraient logiquement constitué un album certainement moins lourd à digérer.


Funeral a accouché d’un album, qui, comme le précédent, n’arrive pas vraiment à décoller ni à enfoncer l’auditeur dans une spirale qu’il aurait voulu infernale, mais qui, au final, donne plus envie de bâiller aux corneilles que de déprimer. L’apport de l’orchestre, finalement très limité en termes musicaux, ne permet pas à As The Light Does The Shadow d’éviter l’écueil de la redondance stylistique. Pas meilleur que son aîné ni plus mauvais, cette nouvelle cuvée est un album de doom/death de plus, et un semi-raté supplémentaire à mettre au compte des Norvégiens. Allez hop, un dix pour la forme.


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