CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Draugr (V), Rico (MM)
(chant)
-Freki (V), Herr Ewald (MM)
(guitare)
-Hati (V), Saule (MM)
(guitare)
-Managarmr (V), Tard (MM)
(basse)
-Fenrier (V), Andreas (MM)
(batterie)
TRACKLIST
1)Aufzug Der Heere
2)Erwache (Varg)
3)Ein Stück Sterben (MM)
4)Schildfront (V)
5)Eisengott (MM)
6)Der Sonne Entgegen (V cover MM)
7)Zeit Des Wolfes (MM)
DISCOGRAPHIE
À l'occasion du Wolfzeit Festival de l'an de grâce 2007, Les deux formations allemandes de Varg et Minas Morgul ont décidé de concocter un split (ou de partager les frais de production, c'est selon) à la gloire du peuple guerrier nordique. Il n'y a pas vraiment d'opposition des genres dans ce disque, mais plutôt une opposition de styles et surtout d'atmosphères. Varg est un groupe plutôt jeune surfant sur la vague viking alors que Minas Morgul a la patine et l'expérience de ceux qui ont écumé les scènes une décennie...
Il n'est pas vraiment possible de considérer Schildfront comme un tout, les visions musicales de Varg et Minas Morgul étant bien trop différentes et l'architecture en couche du CD paraissant quelque peu décousue. Pourtant, une organisation moitié-moitié n'y aurait probablement rien fait de plus, si ce n'est accentuer encore ce clivage entre les deux, qui va jusqu'au son de la production qui paraît bien plus saturé et plus dans l'esprit du black plus classique pour Minas Morgul. En d'autres mots, Minas Morgul présente un son plus « sale » accompagné d'une voix plus gutturale et transformable que celle de Varg. Ainsi, "Ein Stück Streben" arbore des passages en voix claire tendance gothique et en voix death variante grasse en plus de la voix black classique, si l'on peut la qualifier ainsi.
"Eisengott" pue la noirceur en raison de son chant encore plus râclé et empli de haine, mais le riff principal parvient à donner à ce titre mid tempo une sorte d'aura mélancolique assez entêtante au final. La répétition des écoutes conforteront "Eisengott" en haut de l'album. Les amis de Varg sont loin de faire pâle figure face à leurs compatriotes, seulement, la technique et la mélodie travaillée ne suffisent pas à combler ce manque de profondeur et cette impression de facilité qui se dégagent de leur musique. L'éponyme "Schildfront" est cependant dans la lignée des très bonnes compositions vikings, épique bien que sans surprise, mais qui reste efficace sur toute la longueur avec son refrain du genre qu'on traîne dans sa tête pendant des jours alors qu'il est loin d'être très élaboré. Assez facile d'accès mais potentiellement éphémère.
Schildfrontn'est pas un album des plus utiles, certes, mais il peut au moins permettre à ceux qui ne connaissent pas encore Minas Morgul de rattraper leur retard. A défaut d'un black original ou catégorisé, le groupe fait dans le black non répétitif qui se bonifie au fil du temps. Varg n'étant pas qu'un faire-valoir bien que moins en vue, le CD est recommandable sans être indispensable.