CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Thomas Backelin
(guitare+chant)
-Niclas Pepa Andersson
(guitare)
-Anders Backelin
(basse)
-Micke Backelin
(batterie)
TRACKLIST
1)Pazuzu – Lord of Fevers and Plague
2)Trumpets of Doom
3)Sworn
4)Inexorable Retribution
5)Antichrist Reborn
6)Primordial Incantation
7)Devilish Enlightement
8)Ascension of Lilith
9)Unorthodox Catharsis
10)Soul Gate
DISCOGRAPHIE
Les Suédois de Lord Belial semblent décider à prendre un cap différent après le décevant Revelation – The 7th Seal. Il faut dire que le black metal générique peu original, cela lasse assez facilement. Alors pour tenter de rattraper le coup, Lord Belial s’ouvre à d’autres genres pour tenter d’enrichir sa musique, et continue de prendre le virage difficile de la mélodie. Sans non plus se vautrer dans le fossé au bord de la route, nous pouvons dire que la trajectoire fut bien mal négociée.
Lord Belial serait donc sorti du black peu inspiré des deux derniers albums ? Pas exactement, disons plutôt qu’il tente de s’en extirper, sans jamais y réussir. Les grands coupables étant d’une part le manque de volonté d’aller de l’avant à grands pas, et surtout le manque de cohérence dont font preuve les Suédois. Le premier point est donc que Lord Belial stagne encore: tout est encore fortement imprégné de true black metal d’une platitude à faire pâlir les seins de Jane Birkin. Et bien que le groupe connaisse parfaitement les arcanes de l’Art Noir, il joue sans aucune passion, sans y mettre ses tripes. Nous retrouverons donc les riffs en tremolo interchangeables, une rythmique sans aucune subtilité, le chant criard habituel. Rien de bien nouveau sous le soleil, rien de bien fameux, et pour être franc: c’est même ennuyeux. Aucune ambiance ne ressort, la violence musicale ne transcende pas l’auditeur, malgré la propreté de la production, qui sera trop lisse aux goûts de certains.
Et au milieu de tout cela, Lord Belial glisse des mélodies, en plus grand nombre par rapport à son album précédent. Cependant, il y met un peu de death aussi, aussi bien dans le chant que dans le phrasé des guitares. Encore une fois, les plans ne brillent pas d'originalité, rien qui ne fut déjà inventé à Gothenburg. Ce qui choque, c’est que le groupe ne sait vraiment pas sur quel pied danser, se demande tout le temps quel ingrédient apporter pour renouveler son son. En conséquent, il fourre un peu de tout. Pêle-mêle, nous trouverons donc des solos de guitare heavy, d’autres beaucoup plus aériens, un solo de basse dans un esprit un peu rock. Mais au détour d’un pont se trouvent aussi des nappes de claviers lorgnant vers Dimmu Borgir et des chœurs symphoniques, manquant singulièrement de puissance et de mysticisme soit dit au passage. Le point positif est que cela enrichit la musique, cependant le placement aléatoire de ces plans dans des compositions qui y perdent queue et tête rend le tout trop incohérent.
Dommage pour les fans, qui espéraient peut-être un meilleur album que les ratages précédents. Sans être non plus un mauvais disque, The Black Curse est juste aussi bien trop générique que trop incohérent pour le hisser au rang des albums sympathiques.