CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Phil Humphreys
(chant+guitare)
-Andrew Hunt
(chant+guitare)
-Marc T. Jones
(basse)
-Gareth Hunt
(batterie)
TRACKLIST
1)Stealth
2)Innocence Serene
3)A Lost Adoration
4)Ideal Orphans
5)14:9
6)Convenient Ignorant Amnesia
7)I See Man's End in His Construction
8)Inertia
9)Bleachin' Bones
10)Purification
11)Fragile Crystal Dream
12)
DISCOGRAPHIE
Chap 21 : Que faire quand on a pas d'idée d'accroche pour un introduction? Dans le cas où vous n'avez pas d'accroche pour votre chronique rien ne vous empêche d'opter pour le traditionnel historique. Rappelez en quelques lignes le lieu de naissance du groupe, les éventuels changements de formation et les précédentes productions. S'il vous reste de la place, n'hésitez pas à rajouter une anecdote piquante. Exemple : « Lethargy est un groupe gallois formé en 2001 qui a sorti un premier album en 2005. Les membres se sont rencontrés à une convention de fans de barbapapa »
Précisons tout de même que ce dernier point est totalement faux (en tout cas ce serait une sacrée coincidence), il y a de plus fortes chances que nos jeunes amis se soient rencontrés au pub local ou au rayon grunge de leur disquaire préféré. Pourquoi grunge? Parce qu'il s'agit de leur influence principale, même s'il fait avouer que leur musique est un savant mélange de références. Une touche de hard-rock, un soupçon de grunge, un poil de metal symphonique et une lichette de prog', et voilà, le cocktail parfait! La réalité est (comme souvent) moins romantique. Oui, la musique est variée, oui les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas mais il faut bien avouer que le groupe y perd son identité et que bien trop souvent, on se met à penser qu'ils sonnent comme untel plutôt que comme Lethargy. Dommage, car il faut leur reconnaître certaines qualités mélodiques à nos Gallois. De bons riffs bien gras (mis en avant par une production irréprochable), un duo basse/batterie pas étouffé par le mix et deux chanteurs de talent, aussi à l'aise dans le registre hard-rock que dans un cadre plus mélodique et qui balancent de belles lignes de chant.
"Stealth", opener efficace, en est la preuve : riff marquant, grosses guitares et chant rocailleux : du tout bon. On se prend à espérer que le reste soit du même acabit. Mais ce n'est pas le cas. Les deux morceaux suivants, dans le même style, sont malheureusement moins catchy : les riffs sont moins marquants, plus patauds et le chant pas suffisamment accrocheur. Il faut attendre "14:9" pour que Lethargy se réveille (!) avec un morceau d'obédience grungy qui n'est pas sans rappeler les années 90. Un peu trop même, et le spectre des Stone Temple Pilots flotte sur le morceau. Mais pardonnons au groupe, ce n'est pas bien grave. Enfin, ce ne serait pas bien grave si cela ne reproduisait pas à plusieurs reprises. Et pas seulement avec les grands noms du grunge, "I See Man's End in His Construction" fait penser à... Porcupine Tree! C'en est même troublant. Volontaires ou non, toutes ces « réferences » gâchent un peu la fête et finissent par gommer l'identité du groupe, ne permettant pas de « rentrer » dans la musique trop neutre des Lethargy. On aimerait un peu plus de "Stealth", d'"Inertia" ou de "Bleachin' Bones" et leur groove rock 'n' roll, dans les prochaines réalisations de nos jeunes amis.
Ne soyons pas trop durs avec Purification, car s'il manque encore d'un peu de sel, il n'en reste pas moins un bon album de rock aux accents grunge (d'aucuns diraient modern rock, ils n'auraient pas tort). Gageons qu'avec un peu plus de maturité et d'engagement, Lethargy reviendra avec un album plus homogène et personnel.