CHRONIQUE PAR ...
Dizayeure
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Victor Larsson
(chant)
-Mikael Almgren
(guitare)
-Stefan Aronsson
(guitare)
-David Lindkvist
(batterie)
TRACKLIST
1)Spawn
2)Room 101
3)Dissolving Soul Fragments
4)The Brain-Shaped Mind
5)Tactile
6)Cloning Assembly
7)Auroral Display
8)Remote Views
DISCOGRAPHIE
Formé en 1998, Terminal Function ne sort Measuring The Abstract, son premier album studio, qu’en 2008. Avant celui-ci, en dix années les quatre musiciens ont réalisé deux démos, qui n’auront, soyons francs, pas réussi à faire parler énormément d’eux. Et à juste titre d’ailleurs, car Measuring The Abstract n’est pas franchement une réussite… ce serait même plutôt le contraire. Peut-être que quelques années de préparation de plus leur auraient apporté un peu plus d’inspiration pour ce premier album.
Nous avons affaire ici à du hardcore technique avec quelques arrangements électro disséminés par-ci par-là sur l’album. Un hardcore trop technique en fait, qui ne laisse que peu de place à la mélodie. Ce manque cruel de mélodie constitue le principal défaut de Measuring The Abstract. À force d’entendre une succession de plans techniques sans beaucoup de cohérence entre eux, on finit par avoir l’impression d’entendre toujours la même chanson, avec les mêmes riffs et les mêmes plans. Cette impression est renforcée par le fait que les structures des chansons sont très similaires d’un titre à l’autre. Le chant représente le deuxième gros point noir de l’album. Essentiellement hardcore, à part lors de quelques passages chantés en voix claire comme le mauvais refrain très niais de ”Dissolving Soul Fragments”, le chant n’est pas du tout varié et l’on entend le même timbre, le même rythme martial, la même chose tout au long de l’album, ce qui devient à la longue assez irritant.
Au niveau de l’instrumentation, ce n’est pas folichon non plus. Certes, les riffs et la batterie sont carrés et diversifiés au sein de chaque titre, même si nous avons l’impression d’entendre les mêmes plans d’un morceau à l’autre. Mais à côté de cela, on trouve des choses mauvaises. Les solos de guitare sont ainsi en général vraiment moches, comme par exemple sur ”The Brain-Shaped Mind”, ”Tactile” ou encore ”Cloning Assembly”. La majorité des arrangements électro ne sont également pas réussis (”Spawn”, ”Remote Views” ou bien encore ”Tactile”), bien que ceux de ”Cloning Assembly” soient sympas et que l’on relèvera la présence de quelques claviers judicieux. La production est elle bonne, même si on aurait aimé entendre une batterie plus puissante et moins en retrait par rapport aux guitares. Enfin, on aurait apprécié que certains titres soient plus courts et se terminent plus vite, à l’exemple de ”Room 101” et ”Cloning Assembly” qui n’en finissent pas.
Au milieu de tout ça, on trouvera cependant quelques passages réussis. En l’occurrence, l’interlude ”Auroral Display” est sympathique, tout comme le refrain et les breaks de ”Remote Views” ou le refrain de ”The Brain-Shaped Mind”. En fait, Terminal Function est capable de faire de bonnes choses lorsqu’ils délaissent la technique pour la mélodie et les passages atmosphériques en arpège. Ces passages sont hélas très minoritaires, et ne sauvent pas le reste de l’album. On a également régulièrement la désagréable impression d’avoir affaire à du copier-coller au sein des titres, c’est-à-dire que certains titres se composent d’une première partie, d’un break, puis d’une seconde partie qui ressemble à s’y méprendre à la première (par exemple sur ”Room 101”). Certes Terminal Function ne reste jamais très longtemps sur le même plan et en change souvent, mais hélas ce sont souvent les mêmes qui reviennent, du moins c’est l’impression que l’on ressent. Un peu de diversité n’aurait pas fait de mal.
En conclusion, le manque de mélodie et le manque de diversité dans le chant sont les deux principaux défauts de cet album, et font de Measuring The Abstract une œuvre trop dense qui finit par devenir irritante au fil des écoutes. Aucun titre ne se démarque réellement de l’album. Par contre le site Internet du groupe m’a agréablement surpris, car il est très bien conçu, son mode de navigation étant très g33k. A défaut d’écouter l’album, allez faire un tour sur le site.