CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Chris
(chant)
-Matt
(guitare+chant)
-Yann
(basse)
-Frank
(machines)
-Olivier
(batterie)
TRACKLIST
1)You'd Better Not...
2)Ask for Joe
3)Uglyland
4)The Good Guys
DISCOGRAPHIE
L'alchimie qui fait que tel sous-genre du métal se marie facilement (ou pas) avec tel autre relève parfois de l'inexplicable. Certains genres passent leur temps à forniquer alors que d'autres existent côte à côte sans trop se mélanger... par exemple on a vu des groupes ajouter de l'électro-indus à du black-metal et du métal gothique, mais pas tellement à du power mélodique... un problème de thématique peut-être, les licornes et les robots ne faisant pas forcément bon ménage. Worn-Out a décidé d'aborder le sujet par un autre angle, en mélangeant électro-indus et hardcore. Pourquoi pas ?
En citant Sick Of It All et Laibach dans leurs influences, le groupe annonce en tous cas la couleur... mais à l'écoute du premier titre "Ask for Joe" on s'interroge. Il s'agit en effet de hardcore-punk basique et bien rentre-dedans, mais ne présentant qu'un vague effet synthétique en guise d'élément electro. Quid ? On reconnaît en passant les égosillements du très sympathique Chris qui officiait auparavant dans Force Fed (quiconque ayant déjà écouté "Anal Safari" s'en souvient à vie), le groupe développe des plans un peu plus tribaux... et pan, le break de machines débarque. Imprévisible et très court, il bastonne quelques secondes avant qu'on ne se retrouve embarqué de nouveau dans de la musique de keupon bas du front. A ce moment on se dit que le groupe a simplement décidé de faire du collage et que c'est dommage... mais "Uglyland" remet rapidement les pendules à l'heure.
L'intro de samples dub qui l'ouvre est excellente, et surtout les machines ne disparaissent pas une fois que les guitares débarquent. Une pulsation de fond et des bruitages divers viennent compléter des plans évoquant par ailleurs fortement le Sepultura de Chaos AD et Roots , et le résultat est convaincant. Autre facette pour le dernier titre : "The Good Guys" s'ouvre également sur des machines mais celles-là installent plus une ambiance dance-floor. Elles disparaissent le temps que guitares, basse et chant partent dans une mixture de thrash et de néo, et quand elles reviennent c'est à la Fear Factory, tout en soundscapes spatiaux installant une ambiance glaciale. Dommage que le titre soit par ailleurs très répétitif... et que cet EP s'achève à ce moment-là, laissant l'auditeur avec trois titres très différents, de qualité inégale et ne donnant aucune indication sur la direction musicale dans laquelle le groupe s'engagera à l'avenir.
Tout ça est prometteur par moments, mais cet instantané n'est pas assez détaillé pour qu'on puisse se faire une idée un peu plus précise de ce que le groupe a dans le ventre. Une chose est sûre en tous cas : ce n'est qu'une fois dotés d'un vrai gros son qui incorporera réellement les machines à leurs riffs que les Worn-Out seront vraiment à même de défendre leurs titres. Souhaitons-leur bonne chance en attendant.