CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9.5/20
LINE UP
-Aled
(chant)
-Joel
(guitare)
-Iain
(guitare)
-Shay
(basse)
-Philip
(drums)
TRACKLIST
1)Fisticuffs
2)Easy Tiger
3)Give Me What I Want
4)Saturday
5)Lovely Bones
6)Shameless
7)Girls
8)Good Boys Gone Rad
9)Dance All Night
10)Pillow Talk
11)Raise Hell
12)Church Tongue
DISCOGRAPHIE
Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, Roadrunner a décidé d'élargir son catalogue. La nouvelle population-cible : les djeunz à mèche et à piercings, ceux qui disent "kikoo lol" et lâchent des comms sur des Skyblogs. La première signature en ce sens fut une bonne surprise tant les sympathiques Madina Lake avaient à coeur de proposer une musique à tendance pop-punk MTV recherchée et ambitieuse. Et voici que débarquent les Kids In Glass Houses, représentant le pendant le plus pop de cette même mouvance qui donne tant de bonheur aux gothiques de quatorze ans. Sortez le Biactol, on y va.
Le lien avec la pop-punk-emo-travelling-sur-le-campus c'est ce chant si reconnaissable, capable de faire fuir une horde de fans de Slayer en quelques secondes. Une sensibilité à fleur de peau, un infime soupçon de trémolo, un timbre juvénile... si vous adorez le chant dans Panic At The Disco, vous allez prendre du kif. Par contre au niveau purement instrumental on nage dans une musique très classique : point de velléités alternatives ou underground, c'est de la pure pop. L'excellente production - merci Roadrunner - est totalement dépourvue de distorsion et le son général des instruments évolue entre Police ("Shameless") et une version édulcorée des Strokes ("Good Boys Gone Rad"). Le feeling général reste diablement californien, ce qui est intéressant vu que le groupe vient de Cardiff, royaume-uni... de toutes façons on peut dire qu'en général le souci d'authenticité n'est pas vraiment la préoccupation principale de la formation. Il suffit d'écouter les progressions d'accords hyper formatées de "Dance All Night", compo pourrie de gimmicks piqués à droite et à gauche, pour se dire que tout ça ne va pas voler bien haut. A raison, malheureusement.
Le plus étonnant avec Smart Casual, c'est que malgré une approche bassement commerciale (si ce n'est pas le cas, ils font très bien semblant) l'album ne propose aucun réel tube. Aucun refrain ne s'incruste dans le cerveau à la première écoute... ni lors des suivantes. On se contente d'entendre s'enchaîner des moments plus ou moins sympathiques qu'on oublie à une vitesse effarante, et une fois l'album terminé nommer une chanson en particulier relève du challenge... sauf quand Kids In Glass Houses se décide à pomper outrageusement un autre groupe, nommément Panic At The Disco sur "Raise Hell". Et quand le groupe se démerde pour pondre une intro vaguement typée et énergique ("Girls") c'est pour retomber dans un océan de platitude où le chant d'Aled finit par donner des soubresauts nerveux. Le bonhomme se permet même d'être carrément insupportable sur le passage malheureux de "Raise Hell" où il chante a cappella : testez ce passage en boucle sur votre meilleur ami, il finira forcément par vous détester. Effet garanti... à noter que les « nah nah nah nah » de "Church Tongue" marchent aussi, hein.
L'absence d'identité artistique de Kids In Glass Houses frôle l'insondable. Ce n'est pas mauvais à proprement parler, c'est juste tellement lisse que ça semble avoir été poli à la ponceuse d'usine. Ce n'est pas tous les jours que votre serviteur sait que malgré de multiples écoutes acharnées, il aura totalement oublié le contenu d'un album d'ici une semaine... mais telle est la musique de Smart Casual. Quelque part, c'est une performance.