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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 7.5/20

LINE UP

-Aaron Lewis
(chant+guitare)

-Mike Mushok
(guitare)

-Johnny April
(basse)

-Jon Wysocki
(batterie)

TRACKLIST

1)This Is It
2)The Way I Am
3)Believe
4)Save Me
5)All I Want
6)Pardon Me
7)Lost Along The Way
8)Break Away
9)Tangled Up In You
10)Raining Again
11)Rainy Day Parade
12)The Corner
13)Nothing Left To Say

DISCOGRAPHIE


Staind - The Illusion Of Progress
(2008) - rock pop rock - Label : Roadrunner Records



Qui se souvient de Break The Cycle ? Ou plutôt, qui se souvient de Break The Cycle en France ? Car si la bande d'Aaron Lewis a eu son heure de gloire au début des années 2000 c'est suite à leur participation à la tournée Family Values avec Korn... dont peu de monde se soucia chez nous, vu que ladite tournée ne passa pas par l'Europe et que la surprise liée à la première édition avec Rammstein et Ice Cube n'était plus là. Staind explosa néanmoins dans le monde anglo-saxon et maintint un certain niveau de popularité depuis, sans renouer avec l'énorme succès des débuts. Mais parlons du présent...

Le présent c'est ce nouvel album qui ne révolutionne à peu près rien du tout. Staind n'a en effet pas bougé d'un iota musicalement parlant ou peu s'en faut : leur métal alternatif mâtiné de grunge reste mélancolique, la voix d'Aaron Lewis fait toujours penser à celle d'Eddie Vedder en moins bien et les thématiques abordées sont toujours assez neuneu. Si différence il y a c'est plus dans l'abandon des dernières scories de brutalité et de groove qu'on trouvait auparavant : on ne retrouve sur The Illusion Of Progress ni le groove néo d'un "Pressure" ni les riffs brutaux et l'atmosphère Toolienne d'un "For You". Tout est au contraire policé voire popisant, et l'ombre des tubes à la "How You Remind Me" de Nickelback plane fortement sur un opener comme "This Is It", titre qui pour l'anecdote s'ouvre sur exactement le même plan que "Je ne t'ai jamait autans aimé" d'Ultra Vomit, mais on admettra qu'il y a très peu de chances que ce soit exprès. En gros on a affaire à un album de rock - voire de pop-rock par moments – qui se démarque grâce à un son plus burné que la moyenne.

On a parlé de thématiques neuneu... autant vous dire que si vous êtes un minimum anglophone vous allez prendre très cher. Les paroles de Lewis (qui malheureusement articule très bien) approchent en effet le zéro absolu de l'écriture, à un point parfois inédit. Il faut l'entendre asséner « the way I am is the way I am » avec conviction ou bien se fader l'insupportable refrain de "Believe" (« belieeeeeeeeeve in meeeeeeeeeeeeee », ad lib) pour réaliser qu'on est face à du lourd. Ce n'est pas seulement médiocre, c'est une agression pour l'auditeur. Pire encore : parfois les sbires de Lewis se joignent à lui pour coller musicalement le plus possible à son propos, et là c'est le drame. La ballade "Tangled Up In You" se permet d'être mièvre à l'excès alors qu'elle est minimaliste musicalement, ce qui est tout de même très fort. Les quelques nappes d'effets derrière les arpèges acoustiques et la voix mielleuse rendent le tout ennuyeux à en mourir, presque autant que l'énième version live acoustique du tube des origines "It's Been Awhile" présente sur la version bonus et que tout fan du groupe a déjà entendue trois cent fois.

On navigue donc à vue dans un disque où chaque chanson tente d'être un hit single de rock formaté radio mais échoue. Autant dire que l'entreprise est loin d'être passionnante, même si quelques moments permettent tout de même de reprendre son souffle. Le grain de voix plus agressif et les micro-breaks de machine de "Break Away" en font partie, de même que les couplets de "Lost Along The Way" où la ligne de chant devient enfin travaillée, soutenue par un fond basse / guitare doux et finement amené. Puis le refrain et le solo arrivent, et c'est une déferlante de son formaté pour radios US qui nous accable. Il y a aussi le moment où "The Corner" débarque et où on tombe dans une variété d'horreur musicale dont on ne pensait pas le groupe capable. Plus de cinq minutes de néant musical total, où un mariage arpège/voix traîne affreusement en longueur. C'est censé être un crescendo mais c'est une spirale descendante, et le final gospel est tellement saturé de guimauve qu'on finit par se dire qu'on ne mérite pas ça. Et on arrête le disque.


On ne peut même pas faire la vanne évidente de l'album qui porte bien son titre, car ce disque ne fait à aucun moment illusion. On comprend dès le début qu'il n'y a rien à en attendre, et au fur et à mesure que l'album défile on finit par en être sûr. En admettant qu'il restait des fans de Staind en France, voici de quoi leur donner envie de se cacher pour éviter les moqueries...


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