CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-James K.
(chant)
-Nico Sanson
(basse)
-Ludo Buche
(guitare)
-François Labrousse
(guitare)
-Greg Galichet
(batterie)
-Caroline Delavault
(textes + artwork)
TRACKLIST
1)Vaseline
2)Asylum
3)Macabre Punishment
4)The Grand Hare Order
5)Hyperborea
6)I'll Quit Smoling Tomorrow
7)Random
8)Shiva
9)Enterprise
10)Thailand
DISCOGRAPHIE
Bien qu'existant depuis 2002, ce n'est qu'en 2008 que les français d'Hectic Patterns sortent leur premier album, Random, après une démo sortie en 2004, démo par ailleurs reprise en intégralité dans ce premier opus. Si sur sa page Myspace, le groupe annonce qu'il joue du disco house, du zouk et du metal, la vérité est toute autre lorsque l'on se plonge dans sa musique. Excepté le fait que oui, Hectic Patterns joue bien du metal.
Parmi les influences annoncées, on retrouve entre autres Meshuggah et Necrophagist, chose confirmée une fois passée l'introduction de "Vaseline", titre d'ouverture de l'album. Sont au rendez-vous : riffs moulinette destructurés, sweeping enragé, blast-beats et polyrithmies. Entre autres, les soli de François Labrousse rappellent inévitablement ceux de Fredrik Thordendal de... Meshuggah, justement. Ajoutons à cela le son bien particulier d'une basse fretless dont les soli lorgnent vers Ephel Duath et un growl principalement death, évoluant parfois légèrement vers le black metal et la majeure partie du tableau est brossée. Dès la première plage, Hectic Patterns tabasse fort, envoyant dans les dents de l'auditeur les fondations d'un style qui allie donc brutal death, death technique et post-hardcore chaotique avec des touches (sinon des louches durant les soli) de jazz pour un résultat qui s'annonce jouissif à l'écoute.
Détail amusant, le groupe comporte en son sein un membre (ou plutôt une membre : Caroline Delavault, seule femme chez Hectic Patterns) dont la fonction est de se charger des textes et de l'artwork du combo. Les textes (de même que les titres), d'ailleurs, ne sont pas dénués d'humour, comme par exemple celui de "The Grand Hareorder" à l'univers complètement tordu où des lapins domineraient le monde : «I - know - hunting rabibits leads to - death. I wish it ain't man's last breath! Grand Hare Order Invasion - chaos turned mans killing, billions of bunnies raging [...] Human - raised for their skin. Coats, condoms, Q-tips is their fate...». La production est quant à elle globalement réussie et permet en général de profiter du son caractéristique de la basse fretless lorsque le groupe n'envoie pas une masse sonore dans la face de l'auditeur. Seules les cymbales, notamment le charley nuisent parfois à l'écoute, car trop présents et aigus.
Avec des titres variés, du bourrinage jouissif de "Vaseline" à l'introduction funky de "Enterprise", Hectic Patterns montre avec Random un beau savoir faire : un haut niveau technique et musical, des compositions qui évoluent, avec par dessus une louche d'humour douteux, tant dans les titres ("I'll Quit Smoking Tomorrow") que dans les thèmes ("Thailand"). Un album qu'il est donc délicieux de violence, de technique et de talent.