CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Thor Erik Grimnisse
(chant+basse+guitare+claviers)
-Vardalv
(batterie)
TRACKLIST
1)The Winds of Blasphemy
2)Lysets Endeligt
3)The Darkest Path
4)Det Iskalde Mørket
5)Summoning the Horns
DISCOGRAPHIE
An Eternal Dark Horizon fut unanimement salué comme une bonne réminiscence inutile de l'âge d'or du black metal des années 90, avec des influences telles que les vieux Satyricon, Darkthrone ou encore Mayhem. Soucieux de ne pas se renouveler ni de renouveler le genre, Throne Of Katarsis a nourri Helvete – Det Iskalde Mørket du même black bien exécuté mais sans surprise ni étincelle. Du plâtre sur une jambe de bois.
Cela peut paraître un peu dur comme cela, d'autant que, musicalement parlant, on ne peut pas reprocher grand chose à Throne Of Katarsis. Les riffs Darkthrono-Satyricono-Burzumesques early stage de "Det Iskalde Mørket" sont des plus efficaces et entêtants par moment, au point de faire du morceau le titre probablement le plus abouti de l'album, bien que rédhibitoire par sa longueur (plus de 17 minutes). Son seul vrai défaut, si l'on ne s'endort pas au bout de 13 minutes, est ce sentiment de frustration né de ces riffs qui annoncent une montée en puissance qui ne vient jamais. Ce feeling est malheureusement récurrent tout au long du CD, encore plus présent sur les compositions plus faibles ("The Winds Of Blasphemy"...)
Les amateurs de Norwegian black se sentiront chez eux à l'écoute de ce son mal équilibré, mat et aigü à la fois, de ces riffs grésillants, de tout ce qui fait que l'on qualifiera poliment cet album de « vintage ». Le chant reste égal du début à la fin, avec des tentatives de variations contrôlées comme les cris suraigüs du début de "Lysets Endeligt". En prenant un peu de recul sur Helvete – Det Iskalde Mørket, on notera un glissement vers un tempo plus lent et plus dépressif ("The Darkest Path", "Det Iskalde Mørket"), une bonne froideur et une voix parfaitement écorchée, des variations de tempos et d'ambiances...Malgré cela rien n'y fait, la pâte ne lève pas, la faute à un ingrédient de taille faisant défaut : l'inspiration.
Une grande maturité d'écriture et de jeu ne suffit pas. Les Throne Of Katarsis reprennent avec application et réussite tous les gimmicks de leurs ainés, mais ne parviennent malgré eux qu'à démontrer encore s'il était besoin qu'il vaut mieux faire quelques erreurs en créant que copier sans génie. L'intérêt d'une telle démarche restera sans doute mystérieuse à beaucoup.