CHRONIQUE PAR ...
Dizayeure
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
- Al Jourgensen
(chant+arrangements+divers instruments)
- Josh Bradford
(chant)
-Sin Quirin
(guitares+basse+claviers)
-Clayton Worbeck
(claviers+remixage)
TRACKLIST
1)HookerBot 3000
2)Keys to the City (Vegas Mix)
3)Red Parrot
4)Robo Banditos
5)Cousins
6)Touch Screen
7)I’m Not Gay
8)Abundant Redundancy
9)Lewd Ferrigno
10)Wizard of Sextown
11)HookerBot 3000 (Disco A Go Go Mix)
DISCOGRAPHIE
Revolting Cocks. Les zizis révoltés… Avec un tel nom, je m’attendais bien évidemment à me trouver en face d’un énième groupe de grind. Et bien non, première surprise car Sexo Olympico est un album d’indus/disco, réalisé par des mecs vraisemblablement bien en manque, le sexe étant, comme vous l’avez pu vous l’imaginer, le thème principal de la quasi-totalité du disque. Mais en cherchant des informations sur ce groupe, dont je ne connaissais pas l’existence jusqu’à aujourd’hui, d’autres découvertes surprenantes m’attendaient.
En effet, Revolting Cocks n’est autre que le side-project de … Al Jourgensen ! Mais si, vous savez, le fondateur et le chanteur de Ministry, le mythique groupe d’indus. Et ce n’est pas tout, car Sexo Olympico est le huitième album de ce groupe fondé en 1985 et qui a accueilli le temps d’une tournée Trent Reznor ! Le CV du groupe est plus qu’alléchant. Il est donc grand temps de nous attarder sur le fond du sujet : la musique. Sexo Olympico est un album d’indus à l’ambiance disco et délirante. On est bien loin des ambiances étouffantes et oppressantes de l’indus traditionnel. Ici le groupe ne se prend pas au sérieux et nous plonge dans un univers qu’on croirait sorti d’un cartoon pour adulte ("I’m Not Gay"). Les musiciens se défoulent et se font plaisir sans tabou, cela se sent. Les arrangements électro sont très réussis et entraînants, nous plongeons dans l’ambiance spéciale de l’album ("HookerBot 3000" ou encore "Robo Banditos"), et savent laisser la place aux grosses guitares et aux riffs lourds quand il le faut ("Abundant Redundancy" par exemple). La basse est un petit joyau : bien présente et très efficace, nous livrant des lignes excellentes bourrées de groove ("Lewd Ferrigno" et "Wizards of Sextown" pour ne citer que ces deux titres). C’est une des grandes réussites de l’album.
Mais hélas, malgré toutes les qualités mentionnées ci-dessus, et malgré nos espérances, l’album ne décolle jamais vraiment. Les titres défilent sans qu’aucun ne sorte spécialement du lot. Certains sont un peu moins bons que la moyenne, par exemple "Robo Banditos" et sa narration en espagnol très, très kitsch, d’autres un peu meilleurs ("Cousins"), mais ce n’est pas assez pour nous éviter la lassitude sur le long terme. La formule légère de Sexo Olympico montre donc un peu trop rapidement ses limites au fil des écoutes, ce qui est le cas pour la majorité des albums ne se prenant pas au sérieux, les deux opus de Tenacious D en tête. Des titres comme "I’m Not Gay", sympathiques lors des premières écoutes, perdent rapidement de leur intérêt au profit des titres un peu moins déconne et plus sérieux, "Abundant Redundacy", "Cousins" ou encore "Lewd Ferrigno" par exemple. Le chant est lui par contre assez intéressant, passant du mélodique à de l’énergique plus gueulard ("Lewd Ferrigno"), puis à la quasi-narration. Rien de bouleversant cependant. D’ailleurs sur certains titres ("Wizard of Sextown") une certaine monotonie et une lassitude se font ressentir dans le chant. Heureusement que cette basse est là pour rattraper tout le monde, je vous le dis !
Cet album, qui ne séduira que les fans purs et durs d’indus (les autres n’entendront que du bruit sur fond d’expérimentations électro/disco), a bien du mal à nous proposer quelque chose de vraiment bon et à se sortir du statut d’album anecdotique. Les amateurs prendront donc un certain plaisir lors des premières écoutes, avant de le ranger dans sa boîte pour le ressortir de temps en temps. Dommage.