CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Andy Cairns
(chant+guitare)
-Mickael McKeegan
(basse)
-Neil Cooper
(batterie)
TRACKLIST
1)The Head That Tried to Strangle Itself
2)Enjoy the Struggle
3)Clowns Galore
4)Exiles
5)Crooked Timber
6)I Told You I Was Ill
7)Somnambulist
8)Blacken the Page
9)Magic Mountain
10)Bad Excuse for Daylight
DISCOGRAPHIE
Alors c'est comme ça? On laisse un groupe une quinzaine d'années et il en profite pour changer complètement de genre? Autant être honnête, votre serviteur n'a pas jeté une oreille sérieuse sur un album de Therapy? depuis Troublegum, quand "Nowhere" tournait en boucle sur les ondes de France. Les Irlandais officiaient alors dans un gros rock un peu grungy, un peu metal, pas dégueu. Alors quelle surprise de les retrouver dans un espèce de néo-alterno-pop-metal dépouillé et mélancolique...
Première surprise : le son, étonnement sec colle parfaitement aux compos mid-tempo qui peuplent l'album et donne une petite touche apocalyptique, voire « doomy » à l'ambiance. Deuxième surprise, la basse, mise en avant du début à la fin. Qu'elle ronfle ("Exiles"), qu'elle ronronne ("Magic Mountain") ou qu'elle tabasse, c'est elle qui donne le ton et le couple qu'elle forme avec la batterie aride de Cooper crée un canevas exemplaire pour les guitares de Cairns. Ces dernières n'ont plus qu'à osciller entre les gros riffs gras ("The Head..."), les petits gimmicks secs ("Crooked Timber") ou les ambiances sonores travaillées ("Clowns Galore"), tandis que le guitariste/chanteur balance ses lignes de chant, posées et mélancoliques. Difficile alors de mettre une étiquette sur le résultat obtenu par Therapy?, tant le groupe part un peu dans toutes les directions.
Alors que le premier morceau "The Head That Tried to Strangle Itself", excellent au demeurant, tend vers un neo-metal moderne, sans fioriture, le reste de l'album explore tour à tour le modern metal (dans la très bonne "Somnanbulist", par exemple), le pop-metal (à la Muse) voire même le stoner dans "Bad Excuse for Daylight", qui ferme la marche. Pendant 49 minutes, à coups de guitares grasses et lourdes, de basse qui vrombit, de chant désabusé et de passages psyché torturés, les Irlandais tentent d'imposer leur univers... Malheureusement si les premières écoutes se révèlent sympathiques et attisent la curiosité, les suivantes laissent entrevoir un album qui patauge un peu. Les morceaux ont du mal à se détacher les uns des autres et le son assez uniforme de l'album n'arrange rien : petit à petit, les compos laissent apparaître leurs faiblesses et la lassitude s'installe.
Forts d'une dizaine d'albums au compteur, les Irlandais de Therapy? connaissent leur boulot et parviennent à offrir avec Crooked Timber un album honnête, mais à la durée de vie un peu courte. Passé l'effet provoqué par l'ambiance sonore peu commune et quelques titres de bonne facture, le plaisir s'estompe et l'envie de se pencher sur des productions plus catchy se fait sentir. Un petit « Going nowhere » par exemple?