CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Thomas Tieber
(chant)
-Elisabeth Fangmeyer
(chant)
-Bernie Scholz
(guitare+chant)
-Markus Winkler
(guitare)
-Andreas Frast
(claviers)
-Florian Thür
(basse)
-Roman Klomfar
(batterie)
TRACKLIST
1)Impetus
2)My Paradise
3)Land of Silence
4)Carry On
5)Twilight Hall
6)Turn Away
7)Old Man's Memories
8)Watching You
9)Jester in the Ballroom
10)Black Swan
DISCOGRAPHIE
La presse metal a de bien étranges habitudes. Au premier rang de celles-ci, une fâcheuse tendance à surnoter, argumentant les diverses chroniques à grands coups de grandes phrases ou de superlatifs divers et variés. Ainsi, en allant visiter le site internet d’Ecliptica, se rend-on compte qu’Impetus est un grand album, que le groupe est parti pour durer, que le futur leur appartient et qu’ils sont la nouvelle génération de metalleux progressifs (terme dont l’utilisation est souvent abusive, encore une fois).
Bref, si l’on devait rester incrédule et boire les paroles qui nous sont délivrées au goulot, il serait tout naturel de se jeter sur ce qui s’annonçait être l’album de l’année dernière. Il faudrait par la même occasion acheter les 2378 albums notés de la même manière et qualifiés par les mêmes superlatifs. Tout ça pour dire que Ecliptica, c’est sympa, Impetus, c’est gentil, mais si ça devait être noté de la même manière que Seventh Son Of A Seventh Son de Iron Maiden, ça se saurait. Mais trêve de digressions, parlons un peu de l’album en lui-même, voulez-vous. Car Ecliptica est un nouveau venu sur la scène heavy metal (rajoutez ensuite tous les qualificatifs que vous souhaiterez : mélodique, speed, symphonique, prog, à chanteuse…) qui nous arrive tout droit d’Autriche, un pays qui n’a pas fait beaucoup de vagues dans le domaine jusqu’ici. Et si la présence de chant féminin ne fait depuis longtemps plus sursauter personne, elle est cette fois-ci là pour suppléer un chant lead masculin, ce qui ouvre d’intéressantes perspectives, même si ce n’est pas bien plus original. Malheureusement, plusieurs défauts viennent entacher un tableau prometteur. Et la plus grosse de celles-ci concerne (roulement de tambours) le chant !
Plus précisément, il s’agit des timbres de voix de Thomas Tieber et d’Elisabeth Fangmeyer, qui sont tous les deux d’une platitude désespérante. Bon, soit, on peut encore s’en sortir en partant de ce postulat (demandez à Simone Simons pour voir). Hélas, les deux vocalistes ne font pas preuve d’une grande maitrise. En atteste le début de "Twilight Hall", qui s’annonçait pourtant ambiancé et intéressant, partiellement gâché par les lignes de chant grossières de Thomas. Ecliptica tombe aussi vite dans le gimmick suivant : couplet masculin avec de grosses guitares derrière, pont féminin gavé de jolis synthés puis refrain super épique tous ensemble gavé d’harmonies ("My Paradise"). On avait rarement aussi finement représenté la dualité homme/femme… Mais trêve de critiques, car cet album contient également quelques bonnes idées. Les riffs speeds sont notamment assez bien sentis et entraineurs, avec cette particularité que lorsque les deux guitaristes font des harmonies dans les aigus, aucune guitare rythmique n’est ajoutée, laissant libre expression à la section rythmique ("Old Man’s Memories"). Certains breaks sont également assez réussis, puisant parfois leurs ressources dans du thrash acéré ("My Paradise", "Watching You", de loin le titre le plus réussi). Malheureusement, un exercice essentiel dans ce type d’album a été raté : les refrains ne sont pas accrocheurs pour un sou.
Un album mi-figue, mi-raisin donc, dont les bonnes idées sont un peu noyées dans un ensemble plat et sans beaucoup de saveur. Bref, partant de ce postulat, difficile de coller une note dithyrambique à Impetus, bien que l’on sente effectivement un potentiel dans ce groupe qui ne livre là de toute façon que son premier album. En espérant que le meilleur reste à venir.