CHRONIQUE PAR ...
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-Wednesday 13
(guitare+chant)
-J-Sin Trioxin
(guitare)
-Nate Manor
(basse)
-Johnny Chops
(batterie)
TRACKLIST
1)B-Movie Babylon
2)Return of the Living Dead
3)Runnin' Down a Dream
4)I Love to Say Fuck
5)My Demise B.C.
6)Skeletons A.D.
DISCOGRAPHIE
Imaginez un monde où la grande saga horrifique des années 80 se serait intitulée Mercredi 13. Chaque film aurait suivi le schéma de ces pubs Nutella pleine d’enfants heureux jusqu’à ce que le cerf-volant du petit Olaf se brise contre le masque de Jackie, debout, immobile à côté d'un toboggan renversé sur le côté symbolisant le Mal. Le Tueur du Mercredi I et II, Terreur au Centre Aéré VI, Le Bourreau des Goûters XII, celui qui vous plonge le visage dans vos tartines jusqu’à l’étouffement au son de la rubrique bricolage de M6 Kid. Puissant, non ?
Malheureusement pour les cinéphiles et les kiffeurs de tous bords, Wednesday 13 n’est, pour le moment, que le frontman des Murderdolls et du side-project à l'origine de l'EP dont il est question ici. Un peu comme avec Danzig, un autre groupe de rock qui fait dans le sexe, la mort et le muscle, on imagine sans mal que la séance de brainstorming qui a dû suivre la question fatidique « comment on va s’appeler ? » a dû être épuisante. Un peu comme le processus de composition. Mais qu'importe, Bloodwork est un EP à l’histoire tumultueuse (wikipedia en parlera mieux que moi) qui contient deux versions acoustiques de morceaux déjà existants ("My Demise B.C." et "Skeletons A.D."), une reprise ("Runnin' Down a Dream" de Tom Petty and the Heartbreakers, tube que les amateurs de GTA San Andreas connaissent par cœur) et le reste.
Le reste commence avec "B-Movie Babylon", qui aurait pu être un titre de chanson des Misfits il y a trente ans. On se retrouve vite plongé dans une sorte de métal vaguement glam, une sorte de gros rock plombé post-Rob Zombie pas très excitant avec un chanteur à la Al Jourgensen qui articule suffisamment bien pour qu'on comprenne les paroles, pas très excitantes elles non plus. Et c'est tout. "Return of the Living Dead" est ce qu'il y a de plus vif dans le lot, sans que ça soit la fête du slip pour autant. La reprise mentionnée plus haut est tellement dénuée de charme et d'intérêt que c'en est presque beau (pour un groupe censé être catchy, se vautrer avec un morceau qui l'était déjà (catchy) dans des proportions folles, ça fait pas très sérieux). Les deux tentatives acoustiques font figure de farces dégoulinantes de mauvais pathos et ne donnent pas spécialement envie de comparer avec les originales.
Wednesday 13 fait partie de ces groupes dont on n'entendra jamais parler plus que ça pour des raisons évidentes. Cela dit, comme l'a déjà souligné mon confrère Joe Le Hareng, ils ont leur public, et il n'y a aucune raison pour que cet EP ne lui plaise pas un minimum (au public, pas à Joe). Bref, comme souvent, du déjà entendu avant et en mieux. En attendant le jour où Jackie s'en prendra à des enfants dans ses films, dites-vous qu'il y a sans doute plus captivant que Bloodwork pour passer le temps.