CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Pilar "Ailyn" Giménez García
(chant)
-Morten Veland
(basse+chant)
-Michael Krumins
(guitare)
-Roland Navratil
(batterie)
TRACKLIST
1)The Path to Decay
2)Lost in Life
3)The Mind Maelstrom
4)The Seventh Summer
5)Beyond Life's Scenery
6)The Lucid Door
7)Led Astray
8)Winterborn 77
9)Siren of the Seven Seas
DISCOGRAPHIE
Quatre chanteuses pour quatre albums différents: Sirenia (la formation menée par Morten Veland, ex-Tristania débarqué du groupe il y a quelques années déjà) continue son bonhomme de chemin non sans heurts, puisque qu'il nous propose déjà une nouvelle version de son groupe - suite au départ de la chanteuse Monika Pedersen après la parution de Nine Destinies And A Downfall en 2007. Sirenia officie encore et toujours dans une veine metal symphonique/gothique à chant mi-lyrique, mi-pop.
Malheureusement pour nous, serais-je tenté de dire. Outre les grunts de Morten Veland pas très velus – en plus d’être anecdotiques sur cet album - passons très rapidement sur les performances vocales de Pilar Garcia, alias Ailyn, jeune chanteuse espagnole fraîchement débarquée de la Nouvelle Star locale : son chant à la tessiture indéniablement variée et colorée est plus que jamais passe-partout et déjà entendu mille fois, ce qui ne permet pas à la musique déjà très commune de Sirenia de se démarquer de la masse. Teintes symphoniques et arrangements de cordes sont toutefois beaucoup plus présents que sur Nine Destinies And A Downfall, ce qui rapproche Sirenia de groupes tels que Nightwish ou Epica.
Et c’est là que le bât blesse : autant les deux derniers groupes cités parviennent, dans leurs meilleurs moments, à marier de façon subtile et inspirée le metal aux sonorités classiques, autant Sirenia se fourvoie dans un amas de gros riffs, mais très génériques ("The Path To Decay", "The Lucid Door") ou dans un simili-fouillis orchestral qui est à mille lieues de ce que peuvent réaliser leurs concurrents ("Winterborn 77", les passages vocaux narrés en latin sur "The Mind Maelstrom", archi-copiés sur Within Temptation). De plus, la simplicité des morceaux ne rend pas hommage à l’éxecution parfaite des instruments ("Beyond Life’s Scenery", qui aurait pu être une tuerie de metal sympho si elle n’avait pas été gâchée par des lignes de chant ratées et des couplets à la limite de l’indigent).
Votre serviteur ne peut s’empêcher de penser que le potentiel de ce groupe, par ailleurs assez important vu le passif du sieur Veland au sein de Tristania, est une nouvelle fois terni par des intentions pop trop présentes (structures basiques en couplet/refrain, formats relativement courts, chant limite variétoche). Morten Veland a limité ces effets pop par rapport au précédent album, mais ce n’est toujours pas suffisant. En clair, Sirenia, malgré des thématiques très en vogue, ne parvient pas à se détacher des canons du genre, au risque de se caricaturer de plus en plus au fil des parutions. N’y voyant qu’un second couteau en matière de musique, en plus de pester sur les changements de line-up trop réguliers pour être justifiés, l’auditeur risque de perdre son temps.
Un gâchis monumental pour les amateurs du travail de Morten Veland, et une parution de plus pour l’amateur lambda : The 13th Floor ne prétend rien révolutionner, mais ne prend pas de risque non plus à renouveler son caractère trop classique pour soulever les foules.