CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-HateHaine
(chant+instruments)
-Fk0
(guitare)
TRACKLIST
1)Le cru allié au martial
2)Rendons à César
3)Un héros seul
4)L'age de fer
5)Mon pays m'a fait mal
6)Élixir
7)Une reine qui pousse son fils vers le ciel
8)Reflet de lame
DISCOGRAPHIE
Umbakrail a beau exister depuis treize ans, il semble que sa reconnaissance n'ait que peu dépassé les frontières normandes. Il faut dire que Rendons à Cesar (dont l'annonce de sortie originelle date de 2007...) n'est que le second album de HateHaine, créateur de ce one-man-band et cette fois affublé d'un guitariste, et que son propos profond est, pour rester politiquement correct, nationaliste. Black metal et nationalisme accouchent parfois de beaux bébés musicaux (cf Nokturnal Mortum), sauf qu'ici le bébé vient avec sa couche, et qu'elle est remplie.
Attention à ne surtout pas déformer la dernière phrase ci-dessus, seul le propos est nauséabond, la musique, bien que peu fleurie, est intéressante. Après tout, HateHaine étant membre (très) actif de Égalité & Réconciliation, et y faisant de la publicité à son album, on peux donner quelques morceaux choisis : «...E&R est heureux de vous proposer une charmante adaptation acoustique de "Mon pays me fait mal" de Robert Brasillach... L'auteur, Romain Martin, membre et responsable E&R plus connu dans le milieu musical sous le pseudonyme d'Hatehaine d'Umbakrail, officie dans un black metal patriotique, cru, martial et populaire... À cette fresque historique, se couple un discours contemporain profondément patriotique qui entend rallier les frères de haine à la cause d'une France oubliée... Guidée par la discipline et les ordres ancestraux, chaque composition de Rendons à César reflète la lame de ses géniteurs, celle qui de son fer rougi par le feu, fera à nouveau jaillir, la gloire de l'ancien empire».
Voilà, vous êtes grand, vous vous ferez votre opinion. Je me permets juste ici d'écrire que ce n'est pas mon idée de la France. Ceci étant dit, force est de constater que Umbakrail joue un black assez théâtral et plutôt mélodique (breaks narrés comme "Mon pays m'a fait mal", passages instrumentaux), avec un bon sens du riff acéré mid-tempo, bien que parfois répétitif dans ses sonorités. "L'age de fer" offre à cet égard l'un des sommets de l'album avec son riff très rock au son un peu grésillant et ultra assimilable. Le côté obscur du groupe restera la faiblesse de la voix, autant au niveau du growl que des passages parlés, ce qui en français ne pardonne pas. Le growl est certes très black, mais laisse parfois une impression d'amateurisme (heureusement ce n'est pas systématique), et encore une fois ceci est accentué par la langue. Les parties parlées ne sont pas toujours une réussite non plus, comme au milieu de "Le cru allié au martial", toujours à cause de ce sentiment d'amateurisme vocal. C'est probablement plus un feeling qu'une réalité, mais c'est présent.
En laissant de côté le filigrane idéologique, Umbakrail propose un black artistique malheureusement teinté d'amateurisme vocal, alors que l'ensemble est musicalement plaisant et que l'ambiance un peu lyrique créée par les breaks parlés (quand ils sont réussis) mériterait que l'on s'y attarde. Après, la langue et le black ne feront pas forcément bon ménage à la longue...