CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Jan Sallander
(chant+guitare)
-Robert Persson
(guitare)
-Peter Lausten
(basse)
-Joakim Antonsson
(batterie)
TRACKLIST
1)Oracle
2)Heretic
3)Corruption
4)Purgatory
5)Ruins of Despair
6)Apocalypse
7)Spawn of Evil
8)Crawling
9)The Hellfire
10)Madness
11)Utopia
12)Seeds of Aggression
13)Forsaken
14)Wrath of Sekhmet
DISCOGRAPHIE
Encore un ! Et oui, The Cold Existence est encore un groupe de death mélodique originaire de Göteborg en Suède, berceau historique de cette scène. Existant pourtant depuis 1998 le groupe n’a pas été très productif, Sombre Gates n’étant que son deuxième album après quelques démos et un EP. Qu’attendre de ce type de groupe ? Le seul choix est souvent entre une relecture moderne du melodeath dans la lignée de ce que font actuellement les locomotives du style; ou au contraire une interprétation respectueuse et nostalgique des classiques...
The Cold Existence a plutôt choisi la deuxième solution, on ne trouve aucune trace ici de chant clair, de claviers ou de passages « radio friendly » comme nous en abreuvent depuis plusieurs années In Flames ou Soilwork pour ne pas les nommer. Le propos se veut radicalement plus brutal, sans être pour autant une resucée de ce que faisaient ces mêmes groupes à leurs débuts. En effet la touche d’originalité (enfin, c’est un bien grand mot…) du groupe qui nous intéresse ici réside en l’apport d’un style voisin mais qui fricote finalement rarement en terres suédoises: le black metal. L’ambiance qui se dégage de cet album n’a pas grand-chose à voir avec l’aspect épique et plutôt positif propre au melodeath traditionnel. On retrouve plutôt le côté sombre et glacé du black metal si typique de l’autre côté de la frontière Suèdo-Norvégienne.
Ainsi, certains riffs sonnent typiquement black ("Spawn of Evil", "Purgatory", "Forsaken", l’intro de "Apocalypse") et une voix haineuse aiguë et hurlée alterne régulièrement avec le growl death généralement medium mais qui sait se faire profond et qui reste majoritaire. Cependant aucun morceau ne rentre totalement dans la définition du black metal à part entière (le groupe revendique pourtant l’influence de Dissection), on n’a affaire ici qu’à une influence enrichissant une musique qui reste clairement death, pas à un compromis death/black ou black/death (quelqu’un pourrait-il d’ailleurs m’expliquer la différence ?). Les morceaux typiquement death par contre sont bien là : pas de doute possible à l’écoute d’un "Corruption" (excellent refrain), d’un "Madness" bien lourd et puissant ou encore d’un "Seeds of Aggression" classique mais efficace. Mais les morceaux les plus intéressants sont assez logiquement ceux qui mêlent les deux approches. Le titre d’ouverture "Heretic" propose ainsi un death mélodique à l’ambiance black, agrémenté d’un refrain scandé facilement mémorisable.
Encore meilleur, "Ruins of Despair" surprend par son riff mélodique et ses mélodies orientales qui reviennent plusieurs fois dans la chanson. Mais le meilleur titre est sans doute "The Hellfire" qui reprend tous les points forts du groupe : riff mélodique d’intro black puis couplets purement death, avant qu’un riff typiquement melodeath nous rappelle la ville d’origine du combo, une mélodie lead orientale achevant le tout en beauté. Le très rapide "Wrath of Sekhmet" apporte quant à lui un point final à l’album avec un death ambiancé black qui rappelle beaucoup Behemoth, certainement le morceau le plus épique du disque. La production d’Andy Laroque renforce d’ailleurs cet aspect sans esbroufe de puissance artificielle. Tout cela est assez intéressant à défaut d’être réellement original, mais malheureusement l’auditeur finit quelque peu par se lasser. L’album est en effet assez long (14 titres, presque une heure de musique) et ne tient pas la distance jusqu’au bout.
L’espoir est cependant permis, The Cold Existence réussissant à faire preuve d’une certaine personnalité, ce qui est le plus difficile, avec son death pas toujours aussi mélodique que ce à quoi on pouvait s’attendre et ses influences black metal. Il ne reste plus qu’à synthétiser un peu mieux ces différents courants afin de proposer quelque chose de plus concis et encore plus personnel et racé. Un groupe à suivre.