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CHRONIQUE PAR ...

28
Thrawn
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Serj Tankian
(chant+claviers)

-Daron Malakian
(chant+guitare)

-Shavo Odadjian
(basse)

-John Dolmayan
(batterie)

TRACKLIST

1)Suite-Pee
2)Know
3)Sugar
4)Suggestions
5)Spiders
6)DDevil
7)Soil
8)War?
9)Mind
10)Peephole
11)CUBErt
12)Darts
13)P.L.U.C.K.

DISCOGRAPHIE

System Of A Down (1998)
Toxicity (2001)
Steal This Album (2002)
Hypnotize (2005)
Mezmerize (2005)

System Of A Down - System Of A Down
(1998) - néo metal - Label : Columbia American



System of a Down (SOAD pour aller plus vite) est ce que l’ont peut appeler un OVNI dans l’univers pourtant très formaté du néo-métal. En effet, ce groupe Américain propose une musique originale, où riffs thrash et rythmiques saccadées côtoient allègrement des influences punk ou même folkloriques (tous les membres du groupes étant d’origine Arménienne). Il en résulte un cocktail détonant, très énergique, et dominé par un esprit totalement déjanté et délirant. Cet album éponyme représente la première réalisation studio de System of a Down et, bien que moins connu que son successeur Toxicity, possède déjà les qualités indéniables qui feront le succès du groupe.

Le premier titre, "Suite-Pee", est à lui seul un condensé de ce que System of a Down fait de meilleur, et, à ce titre, constitue une excellente introduction à l’album : quelques notes de guitare histoire de se mettre dans le bain, avec lesquelles s’enchaîne immédiatement le riff principal, bien gras, extrêmement rapide, presque punk, qui vous donnera immédiatement une envie irrépressible de headbanguer comme un malade. Pour autant, la musique jouée par System of a Down n’est pas du tout linéaire, puisqu’au bout d’une petite minute, ce bourrinage en règle laisse place à la basse seule, qui annonce un riff midtempo, très lourd et pesant, sur lequel Serj Tankian peut effectuer au chant une lente montée en puissance, avant que le groupe ne revienne sur le riff principal, après un break orgasmique ( «cause every one needs a mother… FUCKER» ).

Premier constat : pour un premier album, la production est étonnante de puissance, ce qui ne surprend guère lorsque l’on sait que c’est le légendaire Rick Rubin (dernier Slipknot notamment) qui est derrière les commandes : la guitare, accordée très bas, possède un son énorme, assez gras et lourd, et toute la puissance des rythmique est bien mise en valeur. Mais revenons-en à la musique : tous les titres de l’album se placent, comme on l’a dit, dans la continuité de cet excellent "Suite-Pee" : courts (la longueur des morceaux oscillant invariablement entre deux et quatre minutes), assez directs sans être linéaires, grâce à de nombreux breaks aussi agréables que judicieux, et extrêmement accrocheurs. Les grosses tueries s’enchaînent sans problème : le fameux "Sugar", qui vous donnera envie de sauter partout, "War?" et ses samples hypnotisant, ou encore le magnifique "Spiders" et ses mélodies absolument superbes.

Les qualités de System of a Down sont en outre nombreuses ; en premier lieu, le chant de Serj Tankian, qui passe du chuchotement au hurlement de façon impressionnante, majestueux dans les passages mélodiques ("Spiders"), ou complètement déjanté sur certains passages, à grands renforts de cris suraigus ou d’accents barbares (admirez cette façon de rouler les R). De sens de l’humour, le groupe n’en manque d’ailleurs pas, à l’image de certaines chanson complètement délirantes (entre autres "Sugar", "CUBErt", "Peephole", etc…), que ce soit au niveau des paroles absurdes, de la musique en elle-même au des deux à la fois. On se régalera également des superbes rythmiques saccadées du groupe, alternant parties rapides, parties plus lentes et lourdes, breaks de malade, ce qui relance constamment l’intérêt du disque et brise toute monotonie à l’écoute du disque, à l’image de "Suite-Pee", "Know" et son intro absolument jouissive, le break et la montée en puissance à la fin de "Sugar", ou encore "P.L.U.C.K."" et ses parties ultra-bourrines.

Que les âmes sensibles se rassurent, les titres de cet album laissent également place à des passages plus mélodiques et subtils, même si ces moments restent assez rares, il est vrai, par rapport aux autres albums du groupes. On songe ainsi à l’irrésistible "Spiders", ou à "Suggestions". En outre, quelques passages presque atmosphériques calment le jeu et permettent à l’auditeur de se remettre de ses émotions, comme sur l’introduction de "Mind" ou encore grâce aux samples religieux sur "War?". Il est également à noter que les morceaux de System of a Down sont loin d’être uniquement prétextes au délire et à la déconnade : le groupe possède également une conscience politique et n’hésite pas à se montrer extrêmement corrosif et contestataire : les titres "War?" (et son refrain ironique «we will fight the heathens, we will fight the heathens !») encore "P.L.U.C.K." («Politically Lying, Unholy, Cowardly Killers») parlent d’eux-mêmes.

Il me faut maintenant, dans un illusoire souci d’objectivité, aborder les points faibles, peu nombreux il est vrai, de cette galette. Les fines bouches pourront peut-être regretter certains morceaux qui, s’ils ne sont pas mauvais, sont moins marquants que les autres et nuisent à la formidable dynamique de ce disque ; ainsi, "Mind" et son introduction mystérieuse peuvent s’avérer légèrement longs et fastidieux, les riffs de "Soil" ou "Peephole" un peu moins percutants et affûtés que ce a quoi nous avait habitué le groupe. Les amateurs de technique déploreront quant à eux la quasi-absence de solos de guitare.


En conclusion, ce premier album de System of a Down est un concentré d’énergie brute, rehaussé d’une rafraîchissante tendance à la déconnade, le tout servi par une sincérité et une intégrité évidentes. L’engagement politique et la démarche du groupe ne sont en outre, toute proportion gardée, pas sans rappeler un certain Rage Against the Machine. Toujours est-il que System of a Down est, tout comme les deux autres albums du groupe, un des seuls albums de néo-métal réellement intéressants et surprenants, et donnera à ce titre une énorme baffe à tout amateur de métal qui se respecte. Il est, cependant, à noter que cet album, en tant que premier essai, se révèle bien plus brut, plus fou, plus déjanté et moins raffiné que les autres offrandes de System of a Down. Ceux qui ont apprécié Toxicity pour son côté mélodique et ses harmonies vocales seront sans doute déçus, mais je trouve pour ma part que ce premier album est au moins aussi exceptionnel et original que son successeur, ne serait-ce que pour le léger brin de folie et l’énergie brute qui le caractérisent.


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